Présidentielle : Sur les salaires, les propositions ambitieuses ou irréalistes des candidats

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« Tout augmente sauf les salaires » a-t-on pu lire sur les pancartes la semaine dernière, lors de la manifestation à l’appel de plusieurs syndicats. La CFDT, premier syndicat français, a prévu une marche des travailleurs essentiels jeudi 3 février pour demander une revalorisation des salaires.

Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon : les prétendants à l’Elysée ciblent différemment ces augmentations

Les salaires, c’est évidemment l’un des thèmes de cette campagne présidentielle alors que l’inflation est forte et que le pouvoir d’achat est une vraie préoccupation au quotidien pour bon nombre de Français. Presque tous les candidats promettent justement des hausses de salaires. Mais les prétendants à l’Elysée ciblent différemment ces augmentations et ne jouent pas sur les mêmes leviers.

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A gauche, on veut doper les salaires des plus modestes. C’est donc une hausse du salaire minimum qui est inscrite dans les programmes. Un Smic à 1 400 euros net mensuel pour Jean-Luc Mélenchon et à 1 500 euros pour Fabien Roussel et Yannick Jadot. Anne Hidalgo opte quant à elle, pour une hausse de 15%, soit entre 1 400 et 1 500 euros net. C’est politiquement payant mais économiquement délicat, glisse un expert. Car cela risque de renchérir le coût du travail et de peser sur la compétitivité de nos entreprises. Cela pourrait même nourrir l’inflation.

Emmanuel Macron a toujours refusé d’apporter un coup de pouce au Smic

A droite, on mise plutôt sur des baisses de cotisations. Marine Le Pen propose d’exonérer de cotisations patronales les entreprises qui augmenteront de 10 % leurs salariés et ce, jusqu’à trois fois le Smic. Une incitation peu réaliste vu l’ampleur de la hausse demandée et coûteux pour l’Etat, analyse un économiste. Une candidate a revu sa copie dernièrement sur les salaires, il s’agit de Valérie Pécresse. Car dans la première version, les entreprises devaient débourser 8 milliards d’euros, ce qui suscitait des inquiétudes du côté du patronat.

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La candidate LR prévoit toujours une hausse des salaires dans le privé de 10%, jusqu’à 2,2 Smic sur l’ensemble du quinquennat. Mais elle a changé les modalités pour y parvenir. Dès cet été, Valérie Pécresse prévoit une hausse de 3%, rendue possible grâce à une baisse des cotisations vieillesse, supportée par l’Etat. Ce sera ensuite aux entreprises d’augmenter les salaires, en échange de baisse de charges. Le problème est que c’est très ambitieux, estime un expert. Cela coûtera cher à l’Etat qui devra réaliser beaucoup d’économies pour compenser, et il n’est pas sûr que les entreprises jouent le jeu. Reste Emmanuel Macron, pas encore officiellement candidat. Difficile alors d’anticiper une mesure sur les salaires. Mais sur ce quinquennat, il a toujours refusé d’apporter un coup de pouce au Smic, au-delà de la hausse automatique.

Emilie Valès

Ecoutez les explications d’Emilie Valès à partir de 2’50 : 

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