Présidentielle : Mélenchon, le candidat du « quoi qu’il en coûte » permanent

Michel Spingler/AP/SIPA

Depuis mars 2022, Jean-Luc Mélenchon est en progression constante dans la plupart des sondages à tel point qu’il fait désormais figure de 3ème homme dans la course à l’Elysée. Cette poussée nous a incité à analyser son programme économique.

Jean-Luc Mélenchon président, c’est la garantie d’un terrible retour en arrière

Jean-Luc Mélenchon est un vieux briscard de la politique. C’est la troisième fois qu’il tente sa chance à la présidentielle. Il a su habilement jouer de son image de septuagénaire pour se présenter sous les traits d’un vieux sage. Pourtant, il ne faut pas s’y fier. Le programme de l’ancien trotskiste est l’un des plus radicaux parmi les candidats de 2022. Sans même parler de sa volonté de changer de régime ou de sortir de l’Otan, si l’on s’intéresse à son seul volet économique, il n’y a guère que Philippe Poutou et Nathalie Arthaud pour aller plus loin que lui. Si Jean-Luc Mélenchon devient président ce serait la garantie d’un terrible retour en arrière. Présenté comme un coup de pouce keynésien, son programme serait surtout la promesse d’une économie administrée comme dans les années 70. La pression fiscale sur les classes moyennes et supérieures deviendrait écrasante afin de financer un « quoi qu’il en coûte permanent » ruineux pour les finances publiques et pour notre économie. Dans le détail, les chiffres sont accablants.

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon repose sur 2 mensonges

Le candidat de la France insoumise prévoit notamment 250 milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour rendre tangible son projet de « gouvernement par les besoins ». Ce serait le moyen pour lui d’assurer entre autres une transition énergétique sans nucléaire, l’embauche d’un million de fonctionnaires, une forte hausse du SMIC, une garantie d’emploi pour tous les chômeurs par l’Etat et, bien sûr, le retour de la retraite à 60 ans. Le problème est que ce programme digne d’une lettre au Père Noël se construit sur un double mensonge. Le premier, c’est son coût. Selon les calculs de l’Institut Montaigne qui a chiffré pour Les Echos les promesses des principaux candidats, celui de l’apôtre du dégagisme coûterait non pas 250 milliards, mais plus de 330 milliards. Il correspondrait à une hausse de près de 20% des dépenses publiques, dont nous n’avons absolument pas les moyens.

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Second mensonge, son financement reposerait sur une augmentation spectaculaire de la fiscalité pour tous les Français gagnant plus de 4 000 euros par mois. Ces mesures fiscales sont inapplicables dans une économie ouverte comme la nôtre. Pour mémoire, Jean-Luc Mélenchon propose pêle-mêle de recréer un taux de TVA à 33%, de restaurer l’ISF et de porter à 90% la tranche la plus élevée du barème de l’impôt sur le revenu, contre 45% aujourd’hui. Cela reviendrait tout bonnement à fixer un revenu maximal. Il veut également appliquer cette recette sur le patrimoine en instituant un héritage maximal de 12 millions d’euros. Autant de mesures confiscatoires qui constitueraient un frein massif à la création de richesses et provoqueraient à coup sûr un exode massif des entrepreneurs. L’assurance, en clair, d’un désastre économique.

François Vidal

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