Les principaux candidats à la présidentielle passent ce 21 février un grand oral devant les organisations patronales. Un moment important de la campagne alors que les questions économiques sont largement absentes des débats jusqu’ici. Que faut-il en attendre ?
L’impôt sur les sociétés a été ramené entre 2017 et 2022, de 33 à 25%
Si l’économie est le parent pauvre de cette campagne, les entreprises, elles, ne sont pas oubliées dans les programmes des candidats. Il existe une forme de consensus parmi les favoris des sondages, Emmanuel Macron compris, autour de l’allègement de leur fiscalité. Plus précisément autour de la réduction des impôts de production, cette myriade de taxes qui agissent comme un frein à la compétitivité de notre tissu industriel dans la mesure où elles sont prélevées sur les facteurs de production, c’est-à-dire sur la masse salariale, la taille des usines et même le chiffre d’affaires. Ce consensus a de quoi rassurer les chefs d’entreprises, qui ont fait de la poursuite de la baisse de ces prélèvements engagés ces derniers mois, leur cheval de bataille.
A lire aussi
En France, les impôts de production représentent 4,4% du PIB
Comment savoir quel serait le bon quantum, alors que le patronat attend 30 à 40 milliards de baisses supplémentaires ? Grâce à une analyse inédite de l’Institut Montaigne que Les Echos publie ce matin, il est désormais possible de répondre à cette question. En gros, les impôts de production représentent un peu moins que ce que l’on pensait : 100 milliards contre 120 milliards. En revanche, ils pèsent beaucoup plus lourd qu’ailleurs en Europe. C’est 4,4% du PIB au total, soit trois fois plus qu’en Italie et même six fois plus qu’en Allemagne. En clair, c’est un peu comme si nos entreprises disputaient la course à l’export avec des semelles de plomb, tandis que leurs concurrentes portaient des baskets dernier cri. De quoi largement justifier que le prochain quinquennat soit celui d’une forte baisse des impôts de production, maintenant que le taux de l’Impôt sur les sociétés a été ramené entre 2017 et 2022 de 33 à 25%. Mais les dirigeants d’entreprises seraient bien inspirés de demander aussi aux candidats comment ils comptent financer ces réductions.
François Vidal