Toute la presse étrangère parle ce 11 avril du premier tour de l’élection présidentielle, c’est le cas notamment du Guardian, d’El País, et du journal Süddeutsche Zeitung. Que pensent les journaux internationaux des résultats et de la qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen ?
Selon le Frankfurt Allgemeine Zeitung, « Emmanuel Macron a échoué à réconcilier les Français »
Tout d’abord le Courrier international a décidé de réagir en une avec un dessin. On y voit devant une baguette de pain coupée en quatre, un quatuor de chefs composé d’Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le Frankfurt Allgemeine Zeitung, journal conservateur allemand, prévient que « Macron doit maintenant se battre car il n’a pas réussi comme il l’avait promis en 2017, à dissuader les Français de voter pour l’extrême droite. Il a surtout échoué à les réconcilier ». Le Süddeutsche Zeitung alerte sur le fait que « la seule puissance nucléaire du continent qui possède un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies n’est pas loin d’être dirigée par des radicaux europhobes ». En Espagne, El País, s’intéresse surtout au fiasco d’Anne Hidalgo. Le journal précise qu’en 2017 le PS était au bord du gouffre et que 5 ans plus tard il touche le fond. Tandis que pour le journal catholique conservateur, La Razón, la droite traditionnelle française peut dire adieu à l’âge d’or de Sarkozy, et doit désormais peut-être se contenter de grossir les rangs de Macron ou Le Pen.
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Le Financial Times observe que Macron est face au combat de sa vie
Chez nos voisins britanniques, le Guardian enfonce le clou. Pour le journal anglais, le plus gros choc de la soirée est le score ridicule de Valérie Pécresse. Ce véritable revers devrait conduire à l’implosion de son parti au profit de la ligne dure des Républicains. Le Guardian note que la France pourrait se retrouver dans une position unique en Europe en devenant le seul pays sans parti de droite classique. Toujours en Grande-Bretagne, le Financial Times observe que Macron est face au combat de sa vie. Le quotidien londonien pressent que la victoire de Le Pen aura des répercussions bien au-delà de la France. Cela porterait un coup terrible à la démocratie libérale dans le monde occidental et plongerait l’UE des 27 dans la tourmente. Les Anglais insistent également sur le contexte international en indiquant que la victoire de Le Pen tombe juste au moment où les Etats-Unis et leurs alliés sont enfermés dans un bras de fer avec la Russie. Aux Etats-Unis enfin, Bloomberg ne regarde pas la France, la chaîne économique préfère observer les marchés. Pour eux, « les chiffres sont plutôt encourageants car l’écart entre Macron et le Pen est important. Si cette tendance se confirme au second tour, c’est une bonne chose pour les marchés, notamment les marchés obligataires ».
David Abiker
