Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, était l’invitée de Renaud Blanc dans Esprits Libres sur Radio Classique ce mardi 25 janvier. Alors que les organisateurs de la Primaire populaire revendiquent 460 000 inscrits, elle estime que la surprise pourrait plutôt venir de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
La Primaire populaire participe à la gadgétisation de la vie politique, selon Eugénie Bastié
460 000 citoyens se sont inscrits à la Primaire populaire, pour désigner leur propre candidat. Une initiative qui agace la gauche et qui est rejetée par Anne Hidalgo, la candidate du PS, Yannick Jadot, le candidat écologiste et et Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise. Certains s’interrogent sur le sens de cette primaire, estimant qu’elle est surtout là pour mettre sur orbite Christiane Taubira. Selon Eugénie Bastié, cette initiative n’a même « aucun sens » et participe « à la gadgétisation de la vie politique ». La meilleure preuve, selon elle, c’est cette pétition en soutien de 100 artistes dans Les Inrocks, dont l’actrice Juliette Binoche : « on est toujours dans cette gauche un peu médiatique, people » juge-t-elle.
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La journaliste note d’ailleurs la présence de la comédienne Anna Mouglalis, qui elle-même devient président de la République dans la série Baron noir sur Canal+. D’ailleurs, rappelle Eugénie Bastié, dans cette série « la gauche parvient à s’unir grâce à une forme de primaire et choisir un candidat unique pour arriver à l’Élysée », dénonçant le mélange entre fiction et réalité. Elle pointe également un problème de fond de cette primaire populaire, « c’est qu’elle fait un mauvais diagnostic ». Le problème de la gauche, explique-t-elle, n’est pas la désunion, mais « c’est qu’elle a perdu la bataille des idées et qu’elle n’a pas de projet politique capable de séduire une majorité de Français et encore moins les classes populaires ».
Jean-Luc Mélenchon est autour de 10% d’intentions de vote
Eugénie Bastié estime que la gauche s’interroge sur la personnalité qui va la représenter, au lieu de s’interroger sur le fond : « quand vous voyez que Christiane Taubira, qui est évidemment la chouchoute de la Primaire populaire, ne veut pas dire si elle est pour ou contre pass vaccinal, ou pour ou contre le nucléaire, on se dit qu’il y a un véritable problème de projet » . Selon son analyse, c’est Jean-Luc Mélenchon « qui doit se frotter les mains ». Il est autour de 10 % d’intentions de vote dans les sondages, comme en 2017. « Il faut pas l’enterrer trop vite, il était à 20% au premier tour de la présidentielle en 2017 et je pense que c’est du côté de la France insoumise qu’on peut avoir des surprises, pas du côté de cette primaire populaire », affirme Eugénie Bastié.
Béatrice Mouedine