Présidentielle : Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les syndicats ne se prononcent pas

GILE Michel/SIPA

Les partenaires sociaux sont entrés dans la bataille du second tour de la présidentielle. Ils sont sortis de leur réserve le 11 avril, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne penchent pas pour Marine Le Pen. 

Les partenaires sociaux ne soutiennent ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron

Les syndicats ne soutiennent pas Marine Le Pen mais cela ne veut pas dire qu’ils se prononcent explicitement en faveur d’Emmanuel Macron. Si l’on n’attend pas forcément d’un syndicat qu’il donne une consigne de vote, en 2017, les avis étaient plus tranchés. A l’époque, le Medef de Pierre Gattaz, par exemple, avait affiché sa préférence pour François Fillon au premier tour, puis contre Marine Le Pen au second. Cette année, le front républicain fait bien de la résistance dans les milieux syndicaux, mais semble moins vocal. Du côté des organisations salariales, la CFDT de Laurent Berger est la seule à clairement appeler à voter Emmanuel Macron. Dans le milieu patronal, on se livre pour l’essentiel à un examen comparé des programmes économiques des deux finalistes. Si cette étude tourne largement en faveur d’Emmanuel Macron, les patrons ne vont pas beaucoup plus loin.

20% d’électeurs d’extrême droite au sein du patronat, selon un sondage Harris Interactive

Cette relative prudence s’explique de plusieurs manières. Cela est d’abord une façon de rendre à Emmanuel Macron la monnaie de sa pièce. Pendant la première partie de son quinquennat, le chef de l’Etat n’a pas caché qu’il ne considérait pas les corps intermédiaires comme des interlocuteurs essentiels dans le processus de réforme du pays. Le président sortant récolte donc ce qu’il a semé. Le patronat a également la volonté de ne pas réactiver le clivage entre une élite supposée et le peuple.

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Enfin, cette retenue est une façon de ménager une partie des troupes de la plupart des organisations, qu’elles soient patronales ou salariales. En effet, une des nouveautés du scrutin est que Marine Le Pen compte de plus en plus de sympathisants dans les rangs des partenaires sociaux. Selon un sondage Harris Interactive pour Liaisons sociales, il y aurait 20% d’électeurs d’extrême droite au sein du patronat, 29% à la CFTC et 31% chez FO. Cette vague reflète donc parfaitement la sociologie du vote en faveur de la candidate du Rassemblement National.

François Vidal

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