Le 14 avril, Emmanuel Macron en visite au Havre a remis l’écologie au centre de sa campagne, même si son premier quinquennat fut loin d’être à la hauteur de l’urgence climatique. Dans le camp d’en face, le programme écologique de Marine Le Pen est pour le moins problématique.
Emmanuel Macron ne s’est pas donné les moyens de parvenir à la neutralité carbone en 2050
En visite au Havre dans le fief d’Edouard Philippe, son ancien Premier ministre, Emmanuel Macron a promis le 14 avril d’accélérer sur l’écologie. Il en a profité aussi pour critiquer le programme vert de Marine Le Pen. Une critique que l’on peut trouver injustifiée. En effet, le quinquennat de Macron a marqué une rupture avec le passé dans de nombreux domaines tels que l’économie, le social et l’Europe, pourtant son bilan sur l’écologie reste relativement limité.
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S’il a inscrit dans la loi la neutralité carbone en 2050, conformément aux engagements de l’Accord de Paris, il ne s’est pas vraiment donné les moyens d’y parvenir. Le président n’a réagi que trop tardivement, lors de l’annonce de la feuille de route énergétique de la France en début d’année. Il a notamment annoncé sa volonté d’accélérer l’éradication des passoires thermiques, de développer massivement les énergies renouvelables et de relancer le nucléaire. C’est donc ce programme qu’il faut comparer à celui de Marine Le Pen. Dans ces conditions il est difficile de donner tort au chef de l’Etat.
Marine Le Pen aborde l’écologie sous un angle purement électoraliste
En effet, Marine Le Pen semble mener une croisade contre les énergies renouvelables. La candidate du Rassemblement National aborde ce dossier sous un angle purement électoraliste. Comme les éoliennes ne sont pas populaires auprès des riverains, elle choisit de s’en débarrasser. L’énergie solaire, condamnée pour son intermittence, s’en sort à peine mieux, puisque son développement sera soumis à un moratoire.
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A l’inverse, le nucléaire, considéré comme compatible avec le concept assez flou d’une écologie nationale, est privilégié. Marine Le Pen prévoit la construction de 20 nouveaux EPR en 20 ans, tant pis si tous les experts estiment que cela est totalement irréalisable dans des délais aussi courts. En attendant et puisqu’on sera privé de l’apport des énergies renouvelables, il faudra recourir à des énergies fossiles pour s’éclairer, se chauffer et faire marcher l’économie. L’Accord de Paris sur le climat serait donc violemment méprisé. Pourtant Marine Le Pen a annoncé le 13 avril vouloir le respecter.
François Vidal