Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen face à une conjoncture économique explosive

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Le Fonds monétaire international (FMI) a dressé le 19 avril des prévisions alarmantes pour l’économie mondiale. Le prochain président de la République française, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen, devra donc mener à bien son programme dans une conjoncture extrêmement défavorable.

Entre le Covid en Chine et la guerre en Ukraine, le nouveau président devra gérer un cocktail explosif

Le 19 avril, à la veille du grand débat d’entre-deux tours, le FMI a publié ses prévisions économiques pour 2022 et 2023. On peut malheureusement affirmer que l’horizon économique international s’assombrit. La France n’échappe pas au fort ralentissement en cours de la croissance mondiale. C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour le prochain président de la République. En effet, le FMI anticipe non seulement un coup de frein sur l’activité, mais aussi une forte hausse des prix. Il estime également que le pire pourrait bien être à venir car l’inflation et le ralentissement économique pourraient s’intensifier dans les prochains mois.

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Si le conflit ukrainien s’aggrave encore ou si la Chine continue de s’engluer dans l’épidémie de Covid, la situation pourrait effectivement s’empirer. Autant dire que le nouvel élu, quelle que soit son identité, risque de devoir gérer un cocktail explosif. Il y a, d’un côté, des attentes des Français très élevées en matière de pouvoir d’achat, au terme d’une campagne qui aura battu tous les records de promesses démagogiques dans ce domaine, et, de l’autre, des caisses de l’Etat et des entreprises sous pression pour cause de baisse d’activité et du retour de l’inflation.

 

Le programme économique de Marine Le Pen risque de devenir insoutenable

Pourtant dans ce domaine les deux candidats ne sont pas logés à la même enseigne. Marine Le Pen, qui s’est présentée en candidate du pouvoir d’achat, a beaucoup fait monter les enchères sur le sujet. De la division par quatre de la TVA sur les carburants et l’électricité, à la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, en passant par la baisse des péages grâce à la renationalisation des autoroutes, elle a promis d’injecter des dizaines de milliards dans le portefeuille des Français. Si ces dépenses supplémentaires – non financées pour l’essentiel – s’annonçaient déjà difficilement supportables pour les finances publiques avant la montée des menaces géopolitiques, elles risquent de devenir carrément insoutenables dans un contexte économique dégradé. D’autant que la candidate du Rassemblement national, si elle devait être élue, ne bénéficierait d’aucun état de grâce de la part des investisseurs qui permettent à la France d’assurer son train de vie.

François Vidal

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