Présidentielle 2022 : « Valérie Pécresse, elle, a un mari qui la soutient », lâche Ségolène Royal

LR a donc choisi une femme, Valérie Pécresse, pour les conduire à la présidentielle, une première dans l’histoire du parti gaulliste. Il y a quinze ans, Ségolène Royal était élue candidate du PS dans la primaire de 2006. Elle a confié au Parisien-Aujourd’hui en France avoir été émue au moment de l’annonce de la désignation de Valérie Pécresse samedi 4 décembre.

« Qui va garder les enfants ? » avait dit Laurent Fabius, lors de la désignation de Ségolène Royal comme candidate du PS

Ségolène Royal, finaliste de l’élection de 2007, a été frappée par une image : Valérie Pécresse à la tribune, au siège de LR, entourée d’Éric Ciotti, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Philippe Juvin, Christian Jacob, Gérard Larcher, donc les hommes qu’elle venait de battre, et les hommes de l’appareil. Tout ce dont Ségolène Royal a été privée en 2007. Elle affirme que jamais Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn, qu’elle avait étrillés dès le premier tour de la primaire socialiste, ne se sont par la suite affichés avec elle pour lui témoigner leur soutien.

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Elle se souvient également de la phrase de Laurent Fabius qui se demandait, avec une Ségolène Royal candidate et un François Hollande premier secrétaire, « qui allait bien pouvoir garder les enfants ». « Si un homme de droite tenait un propos aussi sexiste au sujet de Valérie Pécresse », analyse Royal, « il serait sanctionné, dégagé de la campagne ! ». C’est en effet probable parce qu’en quinze ans les temps ont changé, il y a un avant et un après #Metoo. La gigantesque vague de libération de la parole des femmes a fait bouger les lignes et les mentalités. Alors Ségolène Royal pousse encore l’analyse : « les hommes de mon parti n’était pas prêts », lâche-t-elle, « beaucoup plus secoués que ceux de LR aujourd’hui de voir une femme leur passer devant ». Contrairement aux Fabius, Strauss-Kahn et Hollande, les Bertrand, Barnier, Ciotti auraient intégré que, oui, une femme peut être la patronne.

 

Ségolène Royal ne croit pas Anne Hidalgo capable d’inverser la vapeur

Ségolène Royal pense que Valérie Pécresse peut réussir là où elle a échoué. Pour toutes les raisons que l’on vient d’évoquer mais pas seulement, et on sent qu’elle ne croit pas Anne Hidalgo capable d’inverser la vapeur. L’ancienne candidate socialiste avance enfin un argument intime, elle dit : « Valérie Pécresse, elle, a un mari qui la soutient, c’est un atout considérable ». Message direct à François Hollande à qui elle n’a jamais pardonné de ne pas avoir mis le PS en ordre de marche pour elle en 2007. Il était Premier secrétaire, elle était candidate, et elle reste aujourd’hui persuadée qu’il n’a pas supporté de la voir s’imposer et pas lui. A ses yeux l’heure des femmes n’était pas encore venue à l’époque.

David Doukhan

 

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