Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront donc, comme en 2017, lors du second tour de l’élection présidentielle le 24 avril. Tout au long de la soirée les réactions des candidats se sont succédées, entre satisfaction, déception, résistance et consignes de vote.
Marine le Pen souhaite une « grande alternance ». Emmanuel Macron estime que « rien n’est joué »
Emmanuel Macron a été le candidat qui s’est exprimé le plus tard lors de cette soirée électorale. Le chef de l’État, devant un millier de militants LREM à la Porte de Versailles, a salué nommément et fait applaudir tous ses adversaires puis s’est engagé à mettre en oeuvre son « projet de progrès, d’ouverture, et d’indépendance française et européenne ». Le président de la République en exercice a appelé les Français à le rejoindre pour « faire barrage à l’extrême droite » et s’est engagé « à inventer quelque chose de nouveau pour les années qui viennent » estimant, malgré tout, que « rien n’est joué ».
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Arrivée en 2e position avec autour de 23,5% des voix, Marine Le Pen a appelé à une « grande alternance dont la France a besoin » invitant « tous ceux qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron » à la « rejoindre ». La candidate du RN qui appelle les électeurs français « de droite, de gauche, d’ailleurs, de toutes origines à rejoindre ce grand rassemblement national et populaire », a présenté la campagne de second tour comme un « choix fondamental entre 2 visions opposées », avec d’un côté « la division, l’injustice et le désordre » qu’incarne selon elle le président sortant, et de l’autre la « justice sociale ».
Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan appellent à voter Marine Le Pen
Parmi les candidats battus, une majorité appelle à voter pour le président en exercice. C’est le cas de Valérie Pécresse qui, même si elle estime qu’Emmanuel Macron « a joué avec le feu » a déclaré qu’elle votera « en conscience » pour le chef de l’État, « pour empêcher Marine le Pen d’accéder au pouvoir et le chaos qui s’en suivrait ». Yannick Jadot, le candidat écologiste appelle lui aussi à voter pour Emmanuel Macron, « pour faire barrage à l’extrême droite ». Même engagement pour Anne Hidalgo qui a déclaré: « pour que la France ne bascule pas dans la haine de tous contre tous, je vous appelle avec gravité à voter le 24 avril contre l’extrême droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron » et pour le communiste Fabien Roussel qui, sans citer Emmanuel Macron, indique : « je ne permettrai jamais que Madame Le Pen prenne le pouvoir. Jamais nous ne banaliserons l’extrême droite et ses idées. J’appelle tous les Français à se servir du seul bulletin à notre disposition pour la battre au second tour ». En revanche, si Jean-Luc Mélenchon, arrivé en 3e position avec plus de 20% des suffrages, a répété plusieurs fois qu' »il ne faut pas donner une seule voix à Marine Le Pen », il n’a pas donné de consigne de vote précise à ses électeurs. Seuls Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ont clairement appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour. Pour faire « face à un homme qui fera pire s’il est réélu » selon Éric Zemmour et « pour faire barrage à Macron » pour le président de Debout la France.
Philippe Gault