L’économiste Alain Minc, auteur de Ma vie avec Marx édité chez Gallimard, était l’invité de la matinale de Radio Classique ce mercredi 22 septembre. Alors que le budget 2022 est dévoilé ce mercredi, l’essayiste plaide pour repousser l’âge de la retraite, selon lui « seule réforme qui a des effets massifs et rapides sur les aspects budgétaires ».
« Vladimir Poutine est une gêne, mais pas un vrai adversaire pour les Américains »
Réagissant au revers pour la France dans l’Affaire des sous-marins australiens, Alain Minc a souligné que le problème est surtout « l’impolitesse de l’administration Biden, que l’on pensait civilisée ». L’économiste estime qu’on peut comprendre l’intérêt américain de créer un « Otan » dans la zone pacifique, et la volonté australienne de privilégier le bouclier américain à la présence française, toutefois il condamne « la manière de faire ». Alain Minc pointe un problème de fond : les Etats-Unis ne considèrent plus les alliés européens comme essentiels, depuis que la menace soviétique a disparu.
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« Vladimir Poutine est une gêne, mais pas un vrai adversaire pour les Américains », analyse l’économiste. En ce qui concerne la France, il plaide pour hiérarchiser les priorités diplomatiques : « L’Europe, notre pré carré, le Proche-Orient, où notre sécurité est en jeu, et l’Afrique, où notre frontière est en jeu ». Interrogé par Renaud Blanc sur la présentation aujourd’hui du budget 2022, après la crise Covid, Alain Minc a souligné que la France « a dépensé pour mettre l’économie sous cocon, et l’a très bien fait », assurant que le « quoi qu’il en coûte » a été plus efficace que dans d’autres pays, et un peu moins coûteux. Mais il faut, selon lui, prendre la « seule réforme qui a des effets massifs et rapides sur les aspects budgétaires, repousser l’âge de la retraite».
Alain Minc a une « extrême estime pour Valérie Pécresse »
Cette question du report de l’âge de la retraite devrait selon lui être abordée par les candidats « sérieux » à la présidentielle. Alors que la présence d’Éric Zemmour concentre les débats en cette pré-campagne, Alain Minc juge qu’« il y a toujours dans les élections un candidat qui monte très haut et se dégonfle », même si selon lui « il porte un coup mortel à Marine Le Pen, car il n’est pas sûr du tout qu’elle soit au second tour ». S’agissant de la droite traditionnelle, l’économiste reconnaît qu’il a une « extrême estime pour Valérie Pécresse », la présidente d’Île-de-France, concurrente de Xavier Bertrand au sein des Républicains.
Béatrice Mouedine
