Ce matin à 8h15 sur Radio Classique
Florian Philippot, vice-président du Front National
Invité de Guillaume Durand
FN : « On est loin de l’implosion »
Extraits :
A propos d’Emmanuel Macron et de sa possible majorité
« On a déjà connu ça, une majorité qui a tous les pouvoirs, les assemblées, les régions. C’était le cas de Hollande. Qu’est-ce que cela a apporté du plus aux Français ? Rien. Je pense au contraire que monsieur Macron aura sa majorité à l’Assemblée nationale et qu’il faut au contraire une diversité de points de vue, c’est beaucoup plus enrichissant pour la démocratie, il faut donc une vraie opposition à l’Assemblée nationale.»
(…)
« Je ne suis pas certain qu’à la présidentielle les Français aient beaucoup voté sur le programme de Macron, je pense qu’il a toujours entretenu le brouillard. Je ne pense pas que les gens étaient bien au courant au moment de voter et il n’a jamais été très confronté à tout cela par les médias, il faut le dire. Pendant la présidentielle ils ont toujours été gentils et doux avec lui et les Français ont voté en sachant assez peu ».
A propos du score prédit pour le FN aux législatives par les sondages
« C’est plutôt bien. Si l’on voit les derniers sondages entre 18 et 19%, on a fait 21.3% je crois au premier tour, il y aurait une déperdition assez faible alors qu’il y en a traditionnellement une, nous le savons. Nous verrons bien dimanche et dimanche d’après. (…) Les Républicains pas plus que le Parti socialiste ne peuvent jouer l’opposition. Ils sont déjà dans la main de Macron, font partie du système Macron et sont largement d’accord avec lui. J’ai quand même vu s’exprimer des Républicains comme Pécresse qui tweete « Ne votez pas pour En Marche car ils ne seront pas forcément d’accord avec la nouvelle loi travail alors que les Républicains eux seront forcément d’accord. » C’est quand même extraordinaire, nous sommes plus macronistes que les macronistes. C’était son argument de vente aux élections législatives. »
A propos des réformes prévues par Macron et son gouvernement
« Il va y avoir la loi travail, qui va être très dure. Il va y avoir une augmentation de la CSG qui va être très dure pour le pouvoir d’achat, notamment des retraités. Il va y avoir la discrimination positive qui est une revendication de Macron tout comme l’augmentation de l’accueil du nombre de migrants. Soit on est d’accord avec ça, on vote En Marche ou Les Républicains ou PS c’est pareil de toute façon ils gouvernent déjà ensemble, soit on n’est pas d’accord et dans ce cas-là il y a une opposition qui propose autre chose, c’est le Front national. »
A propos du Front national et de son éventuelle implosion
« Nous travaillons avec Marine au quotidien, comme avant, et on est loin de l’implosion, je sais que beaucoup en rêvent, elle a été annoncée 50 fois en 10 ans et n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas parce qu’on peut avoir quelques petits débats qui viendront après les législatives, qui seront plutôt enrichissants, que c’est une implosion. Au contraire c’est plutôt sain. Si vous voulez une implosion allez plutôt voir du côté des Républicains et du Parti socialiste. Je pense que Marine Le Pen va se faire brillamment élire dans sa circonscription et elle a fait un score absolument historique à la présidentielle. Elle est notre présidente et vient de réunir 11 millions de voix. Concernant le Front national je pense qu’il faut que nous allions vers cette refonte, ça viendra après, là on est dans les législatives.»
A propos de la création des Patriotes par Florian Philippot
« C’est une association qui vise à accompagner cette boite à idées pour la refonte, ce n’est pas à l’extérieur, c’est dans le Front national, je pense que c’est bien que les femmes et les hommes de bonne volonté, qu’ils soient au front ou qu’ils ne soient pas au front – car nous sommes ouverts à des gens qui ne sont pas au Front national, et qui veulent poursuivre cette logique de refondation et de rassemblement – puissent réfléchir, proposer ensemble et avancer dans la définition positive, concrète, d’un projet de société patriote.»
A propos de la non-visite de Marine Le Pen dans la circonscription défendue par Florian Philippot aux législatives
« Je n’ai pas sollicité Marine dans cette campagne, elle est déjà venue très souvent me voir à Forbach, y compris encore pendant la campagne présidentielle (…) Ne cherchez pas des problèmes là où il n’y en a pas. »
A propos des Républicains et de Florian Philippot
« Qu’est-ce que j’irai faire avec des Républicains qui défendent l’Europe fédérale, qui défendent la loi travail, qui ont mené une politique d’immigration massive, qui sont contre le fait que la France ait des frontières nationales, qui ont fait la trahison du traité de Lisbonne ? Qu’est-ce que j’irai faire avec ces gens-là ? (…) S’il y a des patriotes gaullistes chez les Républicains, nous leur ouvrons les bras, beaucoup sont déjà venus pour qu’on travaille ensemble. Pour le reste nous n’avons rien à voir avec un parti qui a totalement renoncé à la France. »
A propos des réformes éducatives d’Emmanuel Macron
« Je suis pour qu’on arrête avec ces rythmes scolaire, je suis contre également la réforme du collège, donc tout cela va plutôt dans le bon sens maintenant ça vient de commencer, nous allons voir. (…) Nous lui demandons d’aller vers une revalorisation des savoirs fondamentaux à l’école primaire, dont le français, de valoriser l’apprentissage de l’Histoire de France dans ses gloires et également dans ses lumières au collège, lycée etc. Et qu’on remette en place l’autorité du maître. Je n’ai jamais entendu Monsieur Macron là-dessus. Nous sommes favorables à un statut du directeur d’école, à l’école primaire, car cela manque. Par contre l’autonomie, sortir du cadre de l’Education nationale, non, nous n’y sommes pas favorables.
De la task force de l’Elysée créée par Macron
« Ça ne me paraît pas tout à fait nouveau. C’est une énième structure d’analyse du renseignement par un haut fonctionnaire, ça a déjà été fait, que ce soit maintenant lié à l’Elysée pourquoi pas mais je ne suis pas certain que ce soit la réponse la plus immédiate et la plus efficace. Commençons par fermer les lieux de haines que sont les mosquées radicales déjà identifiées par le ministère de l’Intérieur, ce qui n’est pas fait, il y en a plus d’une centaine qui sont ouvertes. Redonnons des frontières nationales à la France, qui ne sont pas des murs mais la possibilité d’un contrôle, expulsons les fichés S étrangers, enfin faisons des choses utiles avant de réinventer un gadget pour faire plaisir à l’opinion. »
