Lycée : Les mathématiques de retour dans le tronc commun ?

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Jean-Michel Blanquer est prêt à corriger sa réforme. Face aux critiques de plus en plus vives sur le recul de l’enseignement des maths au lycée ces deux dernières années, le ministre de l’Education envisage de rendre cette matière de nouveau obligatoire en Première et en Terminale. Un changement de pied bienvenu.

La réforme du lycée visait notamment à mettre un terme au règne des mathématiques dans les lycées

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale a le mérite de ne pas s’entêter et c’est déjà une très bonne chose. Mais il est trop tôt pour savoir précisément ce qu’il a en tête et donc pour juger le correctif qu’il apportera à sa réforme. Ce qui est sûr, c’est que l’objectif de départ, qui était de mettre un terme au règne des mathématiques en particulier et des sciences en général dans les lycées, a été atteint au-delà de toute espérance. En deux ans, la part des élèves qui étudient encore les maths en Terminale est passée de 90% à moins de 60% ! Un plongeon spectaculaire qui n’annonce rien de bon pour des futurs étudiants qui se ferment par avance de nombreuses portes et plus largement pour l’avenir de notre économie.

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Le fait que le choix ait lieu dès la fin de la Seconde pose un double problème. D’abord, parce qu’il se traduit par des réflexes stéréotypés qui conduisent les garçons à plutôt privilégier les Sciences et les filles à s’orienter davantage vers les Lettres. La preuve, la part des filles étudiant les maths en Terminale a fait un bond de 25 ans en arrière depuis l’instauration de la réforme. Ensuite, parce que dans l’économie de la connaissance, nous aurons forcément besoin à l’avenir de plus d’ingénieurs, de chercheurs et de data scientists qu’aujourd’hui. Ce n’est donc pas le moment de réduire dès le début du secondaire le réservoir potentiel des futurs bacheliers ayant une culture scientifique. Cela fait bien longtemps que la France a renoncé à son excellence historique en maths. Mais il ne faudrait pas qu’elle finisse par en faire un savoir réservé à une minorité.

François Vidal

 

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