Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, s’était montré assez discret dans cette précampagne. Mais tout va changer cette semaine, et ce n’est pas anodin : il va notamment lancer le Forum de l’islam de France, pour remplacer le Conseil français du culte musulman (CFCM).
Emmanuel Macron prononcera un discours à Tourcoing sur la réforme de Schengen
C’est la « semaine Darmanin » ! Mercredi matin, il va sécher le Conseil des ministres – il a eu le feu vert pour cela -, car Emmanuel Macron l’envoie défendre les couleurs de son camp sur CNews où défileront les candidats à la présidentielle. Une émission dans laquelle il s’exprimera sur la sécurité. Puis, le ministre de l’Intérieur se rendra à Tourcoing, dans le Nord. C’est là, dans la ville où il a élu maire il y a deux ans, qu’il doit recevoir ses homologues européens pour un sommet informel où il sera question des frontières. Et le soir, Emmanuel Macron le rejoindra à l’hôtel de ville de Tourcoing pour prononcer un discours très attendu sur la réforme de Schengen.
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Samedi 5 février, Gérald Darmanin lancera à Paris le Forum de l’islam de France. Cela marque un tournant stratégique. Le gouvernement a décidé de chambouler l’organisation de l’islam de la France car l’exécutif ne veut plus entendre parler du CFCM, le Conseil français du culte musulman. Cette instance est née sous Nicolas Sarkozy. Ces dernières années, c’était une coquille vide, minée par des dissensions entre courants turcs, marocains et algériens. Sans parler des influences radicales.
L’extrême droite enregistre près de 31 % des intentions de vote dans les sondages, si on additionne les scores de Marine le Pen et Eric Zemmour
L’idée du Forum de l’islam de France c’est de faire monter des acteurs venus d’en bas, si vous me permettez l’expression. Des imams, des penseurs, des associatifs, repérés ces derniers mois par les préfets dans chaque département. Ils formeront désormais l’instance de dialogue avec les pouvoirs publics. C’est un pari osé, à quelques semaines de la présidentielle. Cela fait 35 ans que tous les pouvoirs successifs s’efforcent, sans succès, d’organiser l’islam de France. Mais Gérald Darmanin veut avancer. Il est persuadé que le gouvernement doit tenter quelque chose, alors que l’extrême droite enregistre près de 31 % des intentions de vote, dans les sondages si on additionne les scores de Marine le Pen et Eric Zemmour. Bref, le retour de Darmanin marque le début d’une offensive régalienne. Comme une préparation d’artillerie, avant la candidature du président.
Marcelo Wesfreid