Un programme chargé la semaine prochaine pour Anne Hidalgo. Cinq jours de déplacement sans repasser par Paris pour venir parler pouvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro 1 des Français
Mulhouse lundi, Besançon mardi, Saint-Etienne mercredi, Chambéry jeudi et Avignon vendredi. Et à chaque fois, elle viendra parler du coût de la vie. Insertion, formation des jeunes, conditions de travail, elle déclinera différents thèmes mais la ligne directrice sera le pouvoir d’achat. Cela ne semble pas aberrant puisque c’est la préoccupation numéro 1 des Français mais ce n’est pas la seule raison. Anne Hidalgo a besoin de clarifier un peu les choses.
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Pour l’instant deux de ses propositions ont passé le mur du son mais pas forcément pour son plus grand bonheur. Le doublement du salaire des enseignants dont tout le monde s’est moqué jusque dans les salles des profs tellement personne n’y croit et la baisse de la TVA sur les carburants à 5,5%. Le comble pour la maire anti-voiture qui adoptait soudain le discours de 40 millions d’automobilistes. Bref des marqueurs, certes spectaculaires mais que les Français ont eu du mal à prendre au sérieux. L’équipe de la candidate le reconnaît d’ailleurs et explique que justement, ce ne sera pas inutile pour elle d’aller à la rencontre des gens pour expliquer un peu tout cela.
Le Parti Socialiste promet qu’un programme cohérent et chiffré est en préparation et sera présenté au mois de janvier
Anne Hidalgo n’est pas encalminée à 5% dans les sondages d’intentions de vote par hasard. En fait sa candidature est mystérieuse. Quelle est sa ligne ? Moi je ne sais pas répondre. Si on reste sur le pouvoir d’achat, thème de son grand périple de la semaine prochaine, quelle est la vision fiscale d’Anne Hidalgo ? Quel est exactement son projet en matière de temps de travail ? Mais élargissons le questionnement à d’autres sujets centraux : prône-t-elle la nécessité d’une réforme des retraites ? Et si oui laquelle ? Enfin, quelle est sa position sur les comptes publics ?
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Allons plus loin : quel est son projet sur l’Europe ? Veut-elle davantage d’intégration ou au contraire prendre de la distance avec Bruxelles ? Et en matière d’écologie, est-elle, comme ses alliés verts à Paris, déterminée à mettre fin au nucléaire ou bien y renoncera-t-elle comme François Hollande avant elle, convaincu par la nécessité de maintenir un prix de l’énergie raisonnable tout en limitant les gaz à effet de serre ? Cela fait beaucoup de questions et pas mal de zones d’ombre. La socialiste a un urgent besoin de se dévoiler. Sa propre équipe, lorsqu’on les interroge, le reconnaît et ses proches demandent du temps. Ils promettent qu’un programme cohérent et chiffré est en préparation et sera présenté au mois de janvier. Encore deux questions : est-ce qu’il ne sera pas trop tard ? Et est-ce un programme dont Anne Hidalgo a besoin, ou d’une vision ?
David Doukhan
