La guerre en Ukraine se joue aussi sur le plan de l’information. En Russie, hors de question de parler de « guerre », dans les médias, le mot est proscrit et même puni par la loi.
Un fixeur ukrainien aux mains des Russes a subi des chocs électriques pendant 9 jours
Les députés de la Douma, le parlement russe, viennent d’adopter un texte pour sanctionner les « fausses informations », notamment venant de l’étranger. Selon l’ONG Reporters sans frontières, des exactions ont été commises en Ukraine. Un fixeur ukrainien, chargé d’aider les journalistes français à se repérer sur place, a notamment été enlevé et torturé par les troupes russes. L’armée du Kremlin ne s’en prend donc pas qu’aux villes, elle compte aussi faire taire la presse. Le calvaire de ce fixeur ukrainien a duré 9 jours. Il a été détenu plus d’une semaine dans une cave froide, torturé et frappé à maintes reprises subissant des chocs électriques et des simulacres d’exécution. Des faits qui préoccupent particulièrement Reporters sans frontières car ce fixeur ukrainien de 32 ans a été séquestré et brutalisé alors même qu’il circulait dans un véhicule de presse.
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Pour Christophe Deloire, directeur général de l’ONG, ce drame n’est pas un cas isolé et montre que les journalistes sont désormais visés pour leur statut et parce qu’ils exercent leur métier : « ce témoignage des plus extrêmes corrobore malheureusement d’autres faits équivalents. Cette situation est particulièrement préoccupante pour l’avenir des reporters étrangers ou ukrainiens qui couvrent le conflit. Les reporters ukrainiens sont d’autant plus en danger car ils ne sont pas assez préparés au contexte de guerre ». Reporters sans frontières a déjà recensé d’autres cas préoccupants et craint le pire. Sur place, des journalistes de plusieurs nationalités, ont eux aussi rapporté, notamment sur les réseaux sociaux, la disparition de leurs collègues et collaborateurs. Un centre d’aide pour les reporters, ukrainiens et étrangers, a été monté à Lviv, dans l’Ouest du pays, pour leur apporter assistance et les aider à poursuivre le récit de cette guerre qui semble plus que jamais être aussi celle de l’information.
Eric Kuoch
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