Crise en Ukraine : Les tensions avec Poutine ne sont pas d’ordre moral, assure Luc Ferry

Mikhail Metzel/AP/SIPA

Alors qu’un conseil de sécurité doit se tenir ce 31 janvier à l’Onu sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, Luc Ferry a livré son sentiment sur une guerre qu’on dit imminente, au micro de Renaud Blanc dans Esprits Libres. Le philosophe assure que cette crise n’est pas liée à des considérations morales, mais à deux problèmes de fond.

Dans ce dossier brûlant de la crise entre la Russie et l’Ukraine, Luc Ferry pointe un écueil : l’approche moralisatrice des intellectuels français à l’égard de Vladimir Poutine. Certes « il est plus proche de la dictature que de la démocratie », souligne le philosophe, mais, ajoute-t-il, « il faut comprendre que cette crise est liée du côté de la Russie, à deux problèmes de fond ». Luc Ferry assure que d’une part, la Russie ne veut pas que l’Ukraine devienne une base de l’OTAN : « si Odessa devenait un port militaire de l’OTAN pour la Russie, ce serait un casus belli » résume-t-il. De leur côté, les Ukrainiens, portés par un président libéral et fan de Trump, Zelensky, veulent que leur pays soit souverain : « pouvoir se rattacher à l’Otan, rentrer dans l’Union européenne si elle [les] accueille », résume Luc Ferry.

A lire aussi

 

Le deuxième problème de fond cité par l’ancien ministre, est que le sud-est de l’Ukraine est russophile, russophone, « beaucoup plus proche de Poutine que de Zelensky ». Estimant qu’une guerre ne réglerait rien, il suggère d’essayer de trouver une solution, peut-être « une régionalisation ou une fédération de l’Ukraine ». Il plaide en tous cas pour une solution diplomatico-pacifiste, en prenant en compte ces paramètre, et ne pas « simplement dire que Poutine est un salaud et un antisémite. C’est vrai, mais ça n’avance absolument à rien ».

Béatrice Mouedine

Retrouvez Esprits Libres