Le mouvement de grève qui démarre demain le 17 décembre à la SNCF va perturber les départs en vacances. C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les voyageurs qui comptaient emprunter le train à l’approche de Noël. Mais pas seulement pour eux…
La direction de la SNCF venait d’accepter une augmentation des salaires de 2,7% en moyenne
Cette grève est révélatrice de l’état d’esprit délétère qui règne au sein de la SNCF. Que trois organisations syndicales décident de déclencher une grève un week-end de grands départs, après deux ans de pandémie quasiment et alors que la cinquième vague fait rage et qu’une sixième menace, est déjà difficile à justifier aux yeux des Français qui attendaient cette coupure avec impatience. Mais cela devient carrément incompréhensible quand on sait que ce mouvement social est motivé par des revendications salariales injustifiées. Il faut quand même avoir en tête que le trafic TGV va être perturbé alors que la direction de la SNCF vient d’accepter une augmentation des salaires de 2,7% en moyenne, le versement d’une prime de pouvoir d’achat de 600 euros pour les rémunérations les plus basses et l’amélioration de la grille statutaire pour tout le monde. Une curiosité pour une entreprise qui devrait perdre cette année entre 1,5 milliard et 2 milliards d’euros.
A lire aussi
C’est à se demander si pour la SNCF, le pire n’est pas à venir
Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, a d’ailleurs expliqué hier qu’il « empruntait sur les marchés financiers pour payer les salaires de décembre ». En clair, la SNCF, qui vient d’être délestée de 35 milliards de dette par l’Etat dans le cadre de la réforme ferroviaire de 2018, est en train de se réendetter pour boucler ses fins de mois. Alors bien sûr on peut considérer que la baisse du trafic consécutive à l’épidémie de Covid explique en partie cette situation. Mais la réalité dont témoigne la grève qui démarre demain, c’est que trois ans après le vote d’une réforme qui était censée mettre la compagnie sur les rails d’une croissance rentable, tout reste à faire. Les finances sont toujours sinistrées, la gréviculture est plus que jamais présente quant à l’arrivée imminente de la concurrence, elle n’est toujours pas un vecteur de changement. C’est à se demander si pour la SNCF, le pire n’est pas à venir.
François Vidal