La saison estivale s’annonce belle pour la SCNF. La compagnie ferroviaire française prévoit un record en nombre de billets vendus. Or, face à cet engouement des Français pour le train certains dénoncent une hausse des prix pouvant s’avérer problématique pour les futures vacances des usagers.
« On commence à se demander si la voiture n’est pas une meilleure solution »
La SNCF table sur un record historique pour cet été. La compagnie ferroviaire a déjà vendu plus de 6,5 millions de billets TGV pour des circulations en juillet et août. Un chiffre qui signifie une augmentation de 10% par rapport à la mi-juin en 2019. Selon Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, 500 000 places supplémentaires ont été mises en vente par rapport à l’été 2019, soit une augmentation d’« un peu plus de 2% de la capacité des trains où il y a le plus de monde, vers la Méditerranée, le Sud-Ouest et la Bretagne ». Pour le pont du 14 juillet, un TGV sur deux est déjà complet pour les retours du 17. Pourtant, en parallèle de ces bons chiffres, une petite musique se fait entendre ces dernières semaines.
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Les usagers dénoncent des prix de billets exorbitants, et cela pourrait contraindre certains à changer de mode de transport. Jérôme, père de deux enfants, s’agace car il lui arrive de renoncer à des déplacements à cause du prix des billets. Même avec une carte avantage famille, il a l’impression que le train est de plus en plus cher : « on a fait Paris-Belfort en 2h30 de trajet avec 2 adultes et 2 enfants dont un bébé. On a payé 300 euros aller-retour. Ces prix sont vraiment dissuasifs. On commence à se demander si la voiture n’est pas une meilleure solution ». Sur un an, les billets ont bien augmenté de plus de 12 % estime l’Insee. Des chiffres contestés par la SNCF qui affirme que non seulement, les tarifs n’ont pas augmenté mais qu’ils ont baissé de 7 % par rapport à 2019.
Selon la SNCF, les tarifs n’ont pas augmenté, ils ont même baissé de 7 % par rapport à 2019
Leurs modes de calcul sont différents selon Marie-Hélène Poingt, experte à La Vie du Rail : « l’Insee se connecte régulièrement sur le site de la SCNF afin de prendre en compte les différents tarifs proposés à un moment précis tandis que la SCNF prend en compte l’ensemble des billets vendus. On peut donc dire que la SNCF à une vision plus proche de la réalité ». Il est toutefois vrai que sur certaines lignes très fréquentées entre Paris et le Sud ou le Sud-Ouest par exemple, les prix sont élevés. Jean Lenoir, vice-président de la Fédération des usagers des transports nous explique que cette impression d’une augmentation tarifaire est due à une hausse de la fréquentation des trains : « cette année le trafic a augmenté, il est plus fort qu’en 2019. Par conséquent, il y a davantage de billets vendus à un prix élevé. Plus un train est plein, plus il y a de voyageurs qui ont payé un billet à prix fort ». Il faudra donc se rassurer en se disant que les prix pourraient baisser avec l’ouverture à la concurrence de certaines lignes.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :
