Ce mercredi 1er décembre à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté un plan d’investissement dans les infrastructures des pays en développement de 300 milliards d’euros pour faire barrage aux Routes de la soie déployées par Pékin. Il était temps !
L’Europe peut encore rattraper son retard face à la Chine
Mieux vaut tard que jamais, évidemment. Mais sur ce dossier, la Chine fait largement la course en tête. Cela fait huit ans maintenant que Pékin a lancé son offensive pour épauler le développement de nombreux Etats en Asie, en Afrique mais aussi en Europe de l’Est ou dans les Balkans. Au total, plus de 120 milliards d’euros ont déjà été investis dans des projets routiers, ferroviaires, portuaires ou encore de télécommunications. Une véritable machine de guerre, qui aura permis d’accroître considérablement l’empreinte économique de la Chine et de ses entreprises dans des pays situés historiquement dans la sphère d’influence européenne. Et aussi, ce qui est loin d’être négligeable, d’ouvrir la voie au déploiement du leadership chinois à travers le monde.
A lire aussi
Dans ces conditions, l’Europe peut encore rattraper son retard, à une condition. Qu’elle adopte une stratégie d’investissement très politique. Fini le temps du saupoudrage ! Le programme d’investissement européen doit cibler des pays ou des zones géographiques dans lesquelles l’Union souhaite peser. Ce « portail mondial », puisque c’est son nom, doit devenir le vecteur de la puissance européenne. Dans le respect de l’état de droit évidemment, mais sans état d’âme. La partie s’annonce difficile, mais deux facteurs jouent en faveur de l’Union. D’abord, la pandémie mondiale qui a conduit la Chine à réduire la voilure à l’étranger ces derniers temps. Et surtout, les immenses besoins de financement des pays en développement pour assurer leur transition énergétique. En pointe sur le sujet avec son Green deal, l’Europe peut apparaître comme une alternative crédible à Pékin. Le match est lancé.
François Vidal