La campagne du premier tour des législatives s’achève officiellement le vendredi 10 juin. Entre un faible retentissement au niveau national et un manque d’approfondissement des débats, la campagne 2022 aura été particulièrement décevante.
En dehors de la construction de l’union de la gauche, l’encéphalogramme a été plat pendant 2 mois
Les Français retournent aux urnes ce dimanche pour élire les 577 députés de l’Assemblée nationale. Le temps est venu de faire le bilan de ces quelques semaines de campagne législative. Sans surprise, celui-ci est plutôt sévère. On se demande même si quelqu’un se souviendra de cette campagne. Il est vrai que depuis que le mandat présidentiel a été ramené à 5 ans, l’élection des députés organisée dans la foulée de celle du nouveau chef de l’Etat a perdu de son intérêt. La baisse continue de la participation constatée depuis la réforme de 2002 témoigne de ce désintéressement. Pourtant à cet affaiblissement institutionnel, la campagne 2022 a ajouté deux raisons de ne pas s’y intéresser. La première raison est politique. Tout le monde a observé l’inexistence de cette campagne au niveau national. En dehors du happening qu’a constitué la construction de l’union de la gauche, l’encéphalogramme aura été plat pendant 2 mois. C’est ensuite son caractère hors-sol d’un point de vue économique qui a desservi cette campagne.
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Si, la question du pouvoir d’achat, devenue essentielle pour les Français, a tout de même été au centre des débats, elle a été mise sous un angle bien précis. En effet, seules des mesures ciblées qui pourraient amortir le choc de l’inflation pour telle ou telle catégorie de Français ont été évoquées. Pendant la campagne, aucune réflexion de fond n’a été menée sur ce que la flambée actuelle des prix pourrait changer pour notre économie. Pourtant, il est certain que nous allons devoir nous adapter à un environnement durablement différent, dans lequel tout sera plus cher y compris les taux d’intérêt. Or, pour un Etat aussi endetté que le nôtre et aussi habitué à vivre à crédit, c’est un défi XXL. Si nous ne voulons pas nous retrouver sous la pression de nos créanciers, nous devons apprendre à dépenser moins et mieux. Autant dire que la nouvelle donne rend le très coûteux programme de la Nupes, qui prévoit 250 à 300 milliards de dépenses supplémentaires, au mieux inapplicable, au pire suicidaire. Il aurait été utile de porter cette menace à la connaissance du plus grand nombre pendant la campagne.
François Vidal