Les résultats du premier tour des législatives sont pour l’exécutif une bonne leçon à retenir. Entré trop tardivement dans la campagne, Emmanuel Macron voit Jean-Luc Mélenchon se présenter en principal opposant mais peut rester serein sur la possibilité d’obtenir une majorité absolue le 17 juin.
Il est temps que les électeurs prennent conscience du caractère irréaliste du projet économique de la Nupes
A l’issue du premier tour des législatives, Emmanuel Macron n’est pas assuré d’obtenir une majorité absolue dans la nouvelle Assemblée nationale. On se demande alors quelles leçons peut-on tirer en matière d’aspirations des Français sur le plan économique. Avec moins d’un Français sur deux qui s’est rendu aux urnes, il faut évidemment se garder de tirer des leçons définitives. Pourtant, on peut tout de même affirmer deux choses. La première est qu’en choisissant de faire tardivement campagne au niveau national, l’exécutif s’est sérieusement compliqué la tâche. Il n’a pas su profiter de la dynamique de la présidentielle et se voit même contester le leadership politique sur le pays en se retrouvant au coude à coude avec la Nupes. Il donne ainsi l’occasion à Jean-Luc Mélenchon de se présenter en premier opposant. De quoi rendre l’application du programme présidentiel plus délicate que prévue. Le second enseignement est qu’en dépit de cette faute de carre, rien n’est perdu. Au matin du 13 juin, Emmanuel Macron conserve de bonnes chances d’obtenir une majorité absolue dimanche prochain.
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Il faut préciser que la campagne du second tour s’annonce tout de même très disputée. Si cela peut enfin permettre d’avoir un vrai débat sur le fond et de se pencher sur le contenu du programme de la Nupes, ce serait une très bonne chose. En effet, il est temps que les électeurs prennent conscience du caractère irréaliste et ruineux d’un projet économique qui aboutirait à gonfler les dépenses publiques de 250 milliards d’euros par an. Une augmentation proprement suicidaire pour un pays aussi endetté que la France dans le contexte actuel de forte inflation et de hausse des taux. Pourtant, pour créer un véritable élan en sa faveur, l’exécutif ne peut pas se contenter d’agiter l’épouvantail de la Nupes ou aligner les mesures en faveur du pouvoir d’achat. Il doit aussi dessiner ce que pourrait être sa nouvelle méthode de gouvernance. De ce point de vue, il reste pas mal de travail à faire.
François Vidal