Législatives : Emmanuel Macron pourra-t-il appliquer ses réformes économiques ?

Lemouton / POOL/SIPA

Les résultats du second tour des législatives apparaissent comme une défaite pour la majorité. Face à des partis protestataires de plus en plus puissants et des Républicains opposés à toute alliance, Emmanuel Macron aura énormément de mal à appliquer son projet économique.

La priorité pour Emmanuel Macron est de s’inventer une majorité

Le second tour des législatives a amplifié les résultats du premier, c’est-à-dire pas de majorité absolue pour l’exécutif, une poussée de la gauche et une forte progression du RN. Emmanuel Macron se retrouve face à une équation politique totalement renouvelée, qui aura forcément des conséquences sur la conduite des affaires économiques du pays. En effet, depuis hier soir, tout a changé. Deux mois à peine après sa réélection, le chef de l’Etat n’a pas obtenu les moyens d’appliquer son projet. Il en est même très loin. Incapable de transformer son succès présidentiel en un mandat législatif clair, il a essuyé un revers politique majeur qui aura forcément un impact important sur son action économique et réformatrice. Désormais, la priorité pour lui est de s’inventer une majorité dans une chambre où les partis protestataires n’auront jamais été aussi puissants. Cela s’annonce tout sauf simple, tant les oppositions sortent renforcées du scrutin et le camp présidentiel affaibli.

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C’est le retour de la IVème République et de son régime des partis qui s’annonce

Pourtant, dès hier soir, Elisabeth Borne s’est dite prête à « construire une majorité d’action ». Autant dire une majorité à géométrie variable en fonction des sujets abordés. Il faut espérer qu’elle y parvienne tant les urgences économiques et sociales s’annoncent nombreuses dans les prochains mois avec le retour de l’inflation et des perspectives d’activité de plus en plus dégradées. Mais la voie est étroite. D’autant que Les Républicains, désormais en position d’arbitres, sont pour le moment opposés à toute idée d’alliance. La Vème République n’a pas été réformée, mais c’est bien le retour de la IVème et de son régime des partis qui s’annonce. Comment assurer dans ces conditions la réforme des retraites, le rééquilibrage des comptes publics ou même le vote d’une loi de finances ? La réponse n’a rien d’évident. Ce matin, le scénario d’une France ingouvernable est clairement sur la table.

François Vidal 

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