Hôpital : Martin Hirsch dévoile son plan pour sauver le secteur hospitalier français

ISA HARSIN/SIPA

Martin Hirsch veut refonder l’hôpital. Le patron de l’AP-HP, le premier groupe hospitalier du pays, a transmis au gouvernement des propositions pour réformer en profondeur l’hôpital public.

Le système hospitalier français ajoute des rigidités spécifiques

Le programme ambitieux de Martin Hirsch afin de refonder l’hôpital français est révélé par Les Echos en exclusivité dans le journal du 3 mai et dont le gouvernement ferait bien de s’inspirer. En effet, il ne s’agit pas d’une énième charge sur l’état de délabrement de notre système hospitalier, mais bien d’une tentative de sortir par le haut de la crise actuelle. Dès l’entame de son rapport, Martin Hirsch reconnait que l’hôpital français n’est pas le seul à connaître des difficultés. Dans tous les grands hôpitaux occidentaux, le manque de personnel a été aggravé par l’épidémie de Covid. Quant aux interrogations sur le modèle financier, elles sont la règle commune. Pourtant le système hospitalier français ajoute des rigidités spécifiques qu’il est plus que temps de corriger. On pense notamment à la grille de rémunération du personnel qui est uniforme sur tout le territoire ou à la coupure entre hôpital et médecine de ville de plus en plus profonde.

Le patron de l’AP-HP suggère de rémunérer le personnel soignant grâce à des critères géographiques

Ces problèmes de fond ne peuvent être uniquement à la charge du Ségur de la santé. En injectant 10 milliards par an, le Ségur a déjà l’immense mérite d’avoir su combler le fossé creusé par 20 années de modération salariale liées aux 35 heures. Pourtant, il faut aller plus loin pour donner des perspectives aux soignants. Pour y parvenir, Martin Hirsch propose donc de nombreuses pistes. Certaines sont très techniques et seraient trop longues à résumer.

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Cependant, il en est une qui fera beaucoup réagir car elle concerne la rémunération du personnel. Le patron de l’AP-HP suggère en effet d’y intégrer des critères géographiques, en tenant compte du coût de la vie à Paris par exemple, et une forme de reconnaissance des mérites de chacun. Cela renforcerait l’attractivité du secteur hospitalier pour les praticiens les plus performants ou les plus motivés. Cette mesure rendrait également crédible l’objectif d’une hausse de 500 000 du nombre du personnel soignant d’ici à 2030 pour faire face aux besoins. A condition de renoncer à une vision très centralisée de notre système de soins. Ce qui est loin d’être gagné.

François Vidal 

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