Guerre en Ukraine : Un embargo sur le gaz russe est possible selon la Commission européenne

L’Europe peut se passer rapidement du gaz russe selon la Commission européenne. L’institution parlementaire a livré un minutieux travail de recensement des solutions alternatives, dont Les Echos ont publié ce 24 mars les grandes lignes. De quoi infliger un coup très dur à l’économie russe.

Se passer du gaz russe nécessite une mobilisation générale

La capacité de l’Europe à abandonner prochainement tout approvisionnement en gaz russe est une très bonne nouvelle. En effet, tant que les Européens seront obligés d’importer du gaz russe pour faire fonctionner l’économie, ils s’enliseront dans un bras de fer avec Vladimir Poutine. Il est donc urgent de se libérer de cette dépendance, afin de retrouver une liberté d’action et, au passage, priver la Russie des milliards d’euros que l’Europe lui envoie chaque mois. En dévoilant ce plan d’urgence, le jour même de l’arrivée du président américain Joe Biden à Bruxelles, l’Union européenne envoie un signal fort. Elle affiche la puissance de son institution et une volonté intacte d’infléchir le cours du conflit ukrainien. Toute la question est de savoir si ce scénario est crédible.

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La Commission européenne propose un plan de bataille

Pourra-t-on alors passer l’hiver prochain sans gaz russe ? Sans doute, mais cela sera un défi compliqué et coûteux à relever. Se passer des 155 milliards de mètres cubes de gaz russes importés chaque année nécessitera l’activation de nombreuses mesures pas forcément faciles à déployer dans des délais aussi courts. De l’augmentation des importations en provenance d’autres pays producteurs, au changement de braquet dans le solaire et l’éolien, en passant par la baisse de la température dans les foyers et les bureaux, la feuille de route s’annonce pleine de pièges. Il faudra ensuite payer le prix fort pour agir le plus vite possible et faire une croix sur une partie des engagements climatiques de l’Europe. Les Etats se verront dans l’obligation de réactiver les centrales à charbon et à fioul, et certains devront maintenir en activité plus longtemps que prévu les centrales nucléaires. En clair, c’est un plan de bataille que propose la Commission, un plan qui nécessite une mobilisation générale.

François Vidal

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