Après un mois de conflit, l’économie française commence à ressentir fortement les conséquences de la guerre en Ukraine
L’institut Rexecode prévoit une croissance de seulement 0,4% en 2023
Le moral des chefs d’entreprise a chuté de 6 points en un mois, selon l’Insee. Cette rupture est particulièrement marquée dans l’industrie en raison des pénuries, des hausses de prix et des sanctions contre Moscou. Malgré le contexte, il faut noter que l’on reste au-dessus de la moyenne de long terme et que l’économie est dans une phase de ralentissement, non pas de récession. D’ailleurs des secteurs comme le bâtiment ou la restauration font mieux que résister. Pourtant les économistes revoient tous leurs scénarios, et anticipent des effets de l’inflation qui infuseront peu à peu sur la consommation. Ainsi, l’institut Rexecode prévoit une croissance de seulement 0,4% en 2023. Un chiffre frappant, mais que les candidats à la présidentielle ne semblent absolument pas prendre en compte.
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En effet, de nombreux candidats promettent des aides censées protéger le pouvoir d’achat face à l’inflation. Ces promesses de dépenses semblent donc manquer de financement concret et se basent sur des hypothèses de croissance trop optimistes. Emmanuel Macron prévoit dans son programme une croissance 2023 à 1,8% tandis que beaucoup de candidats n’affichent même pas leurs scénarios. Les potentiels présidents de la République exposent leur programme en partant d’une situation équilibrée, alors que le déficit va dépasser 5% en 2022. Outre une croissance en berne, les taux d’intérêt sont repassés le 24 mars au-dessus de 1% pour la dette française, et cela pour la 1ère fois depuis 4 ans.
Les programmes économiques des candidats ne prennent pas en compte le contexte de guerre actuel
Les économies quant à elles sont floues et surévaluées. Particulièrement lorsqu’on évoque les montants attendus de la lutte contre la fraude. Par ailleurs, la palme des incohérences revient à Marine Le Pen, qui a tenté ce 23 mars de crédibiliser son projet avec une avalanche de chiffres. On retiendra de cette démonstration, la promesse peu crédible de passer le budget de la Défense de 40 à 55 milliards d’euros en l’augmentant chaque année de moins de 3 milliards. Si pointer toutes les approximations des candidats n’est pas l’essentiel, cela montre bien que le problème de déficit n’imprime pas et que le réveil risque d’être difficile.
Etienne Lefebvre