Guerre en Ukraine : En cas d’embargo, l’économie européenne sera capable de résister

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La pression monte pour un embargo sur les hydrocarbures en provenance de Russie. Les atrocités commises à Boutcha dans la banlieue de Kiev poussent les Occidentaux à accroître les sanctions contre Moscou même si ces décisions sont très risquées pour les Européens.

Après Boutcha et Irpin, l’Union Européenne veut passer à l’acte

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le sujet de l’embargo sur le gaz russe est des plus sensible. Chaque jour les pays de l’Union européenne achètent pour 500 millions d’euros de gaz, de pétrole et de charbon à la Russie. Il est alors difficile dans ces conditions de prétendre faire le maximum pour mettre l’économie russe à genoux. Pourtant jusqu’ici, il y avait un consensus à Bruxelles qui insistait pour maintenir ces achats afin d’éviter une pénurie énergétique sur le continent. Ce discours n’est désormais plus tenable, dès lors que l’Union européenne a jugé le 4 avril les autorités russes responsables des massacres perpétrées à Boutcha et Irpin. On se dirige alors vers un embargo sur le pétrole et le charbon russe. Cela est un minimum car l’Europe pourrait aller plus loin.

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Un embargo se traduirait seulement par une baisse de 0,15 à 0,3% du PIB français

Pourtant, sur le fond la donne n’a pas changé. Un embargo complet pourrait provoquer en effet un blocage de l’économie dans plusieurs pays européens, notamment en AllemagneSi les Etats Baltes dépendant à 90% du gaz russe ont décidé dès le 2 avril de s’en passer, le reste de l’Europe devrait également être capable de fournir le même effort. D’autant que l’impact d’un embargo sur l’ensemble des importations énergétiques russes serait finalement moins fort que prévu. Selon une étude du Conseil d’analyse économique, qui affiche une grande confiance dans ses calculs, elle se traduirait seulement par une baisse de 0,15 à 0,3% du PIB français. Même en Allemagne, nettement plus dépendants aux hydrocarbures russes, l’impact resterait modéré. Dans ces conditions, il serait incompréhensible que les Européens ne passent pas à l’acte. D’autant que l’onde de choc d’un embargo total sur la Russie serait à coup sûr dévastatrice.

François Vidal

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