Crise en Ukraine : Les marchés financiers redoutent un choc pétrolier

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Les marchés financiers ont le regard braqué sur Kiev et Moscou. Face à la perspective d’une invasion imminente de l’Ukraine par les troupes russes, les principaux indices mondiaux ont piqué du nez hier. Un plongeon qui en annonce d’autres.

La Russie fournit non seulement 40% du gaz consommé en Europe, mais elle est aussi le deuxième exportateur de pétrole mondial

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est le facteur X pour les marchés. L’événement imprévu qui change radicalement la donne, pas tellement pour les conséquences géopolitiques que pourraient avoir ce conflit – vu des salles de marché, Kiev ne pèse pas bien lourd -. Non, si une guerre russo-ukrainienne fait peur, c’est pour ses possibles répercussions sur le marché de l’énergie. La Russie fournit non seulement 40% du gaz consommé en Europe, mais elle est aussi le deuxième exportateur de pétrole mondial. Or, Washington a déjà annoncé la couleur. Si Moscou donne l’assaut, elle subira de lourdes sanctions économiques et commerciales. En clair, un embargo sur le pétrole russe pourrait être imposé. Cette simple menace a déjà fait grimper le brut à près de 100 dollars le baril. Mais si elle était mise à exécution ou si les Russes rationnaient leurs exportations de gaz et de pétrole, qui sait jusqu’où les prix des hydrocarbures s’envoleraient ?

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Choc pétrolier : l’économie mondiale serait ramenée d’un coup dans les années 70

Les marchés financiers redoutent un choc pétrolier. Il faut dire que si ce scénario venait à se produire, il se traduirait instantanément par moins de croissance et plus d’inflation. Un cocktail toxique auquel aucun acteur n’échapperait. Pour les Etats, il serait synonyme de hausse des déficits et des besoins de financement. Pour les entreprises ce serait la promesse d’une baisse de leur activité et de leur marge. Quant aux ménages, ils y perdraient une partie de leur pouvoir d’achat. En gros, l’économie mondiale serait ramenée d’un coup dans les années 70. Alors, le pire n’est pas sûr. Un doute subsiste sur les intentions réelles de la Russie. Et même si ses troupes devaient franchir le Rubicon, des alternatives existent pour assurer l’approvisionnement en gaz et en pétrole des pays occidentaux. Mais en attendant d’y voir plus clair, les marchés n’ont pas fini de trembler.

François Vidal

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