Air France, Renault, EDF : Les dossiers urgents du nouveau gouvernement

Etienne Laurent/AP/SIPA

La situation d’EDF, Renault et Air France est de plus en plus fragile après les diverses crises traversées. Le nouveau gouvernement actionnaire devra être à la hauteur des besoins urgents de ces 3 fleurons de l’économie française.

Le gouvernement actionnaire de référence s’est montré défaillant dans le passé

EDF, Renault et Air France, le nouveau gouvernement va trouver sur son bureau trois dossiers industriels à traiter en urgence. Il n’aura pas le droit à l’erreur, tant la situation de ces fleurons de l’économie française parait aujourd’hui tendue. Une fois de plus, l’Etat-actionnaire se retrouve au pied du mur. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Bien sûr, on ne peut pas reprocher au gouvernement de n’avoir pas anticipé l’invasion de l’Ukraine ou l’épidémie de Covid et leurs conséquences sur les champions hexagonaux.

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Pourtant, si EDF, Renault et Air France jouent leur avenir ces jours-ci, c’est aussi parce que leur actionnaire de référence s’est montré défaillant dans le passé. L’Etat a été incapable de donner un cap dans la durée. Cela aurait permis à EDF de maintenir son niveau d’expertise dans le nucléaire. Il a également failli dans sa mission à soutenir efficacement les efforts de compétitivité engagés par les équipes dirigeantes, si nécessaires chez Air France notamment. Les représentants de la puissance publique ont aussi trop souvent fait passer leurs intérêts avant ceux de leurs participations. Prisonniers du court terme politique, ils n’ont jamais vraiment privilégié le long terme stratégique.

Si ces 3 groupes ne se réinventent pas leur avenir est loin d’être assuré

A l’occasion de l’entrée en fonction d’une nouvelle équipe gouvernementale, on peut espérer que la donne change. S’il ne faut pas espérer un big-bang dans ce domaine, une chose est sûre le gouvernement ne pourra pas s’en tirer avec une énième solution d’attente ou un vague raccommodage. Cette fois, il ne peut plus tricher, il va devoir faire des choix structurants. Cela pour deux raisons. La première, c’est que ces 3 groupes sont à la croisée des chemins. S’ils ne se réinventent pas, que ce soit en scindant, en se séparant d’activités importantes ou en nouant des alliances plus solides, leur avenir est loin d’être assuré. La seconde raison est liée à la transition énergétique. Erigée en priorité du nouveau quinquennat, elle nécessite une forme de planification, et donc de gestion du temps long, dans laquelle devront s’inscrire les trajectoires de ces trois champions de notre économie. De quoi espérer le retour d’un Etat-stratège ou à défaut, d’un Etat-courageux.

François Vidal

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