20 ans de la Chine à l’OMC : Un anniversaire au goût amer pour les pays occidentaux

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Demain, la Chine fêtera les vingt ans de son adhésion à l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce. C’est le point de départ de la vertigineuse ascension qui a menée l’économie chinoise au deuxième rang mondial en un temps record. Un anniversaire qui se déroule dans un climat de guerre commerciale. 

La Chine est devenue l’usine du monde

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Historiquement, les pays développés pensaient faire une très bonne affaire en ouvrant en grand, les portes du commerce mondial à la Chine. Sur le papier ils y gagnaient l’accès à un gigantesque marché et la promesse d’un formidable appel d’air pour les produits fabriqués en Europe et aux Etats-Unis. Or c’est exactement le contraire qui s’est passé. Pékin a limité l’ouverture de son pays aux intérêts étrangers tout en aspirant une bonne partie de l’activité industrielle mondiale en jouant sur trois leviers : le faible niveau de ses coûts, les transferts de technologie et une politique active de subventionnement des entreprises locales. Pas étonnant dans ces conditions, que les pays occidentaux aient l’impression d’avoir été dupés. 

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Les efforts actuels pour relocaliser certaines activités industrielles en Occident ou pour lutter contre le dumping chinois dans certains domaines peuvent-ils permettre d’inverser la vapeur ? En matière industrielle, la réponse est non. On ne fera pas renaître de ses cendres une industrie européenne des panneaux solaires par exemple, et dont la part de marché mondiale a été divisée par dix en une décennie sous l’effet de la concurrence chinoise. Le match est plié. La Chine est devenue l’usine du monde et il sera très difficile de la détrôner. Mais l’enjeu aujourd’hui s’est déplacé sur un autre terrain, celui de la technologie. Et à l’heure du numérique, la question est de savoir qui aura la suprématie technologique demain. La réponse n’est pas évidente même si, pour le moment, le match oppose surtout la Chine aux Etats-Unis. Mais l’Europe a encore une carte à jouer. A condition de jouer collectif. 

François Vidal 

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