Le séminaire des assassins, de Petros Markaris, paru aux éditions du Seuil dans la très bonne collection Cadre noir est mon coup de cœur de la semaine.
Petros Markaris nous emmène dans la région grecque de l’Epire
L’homme est obèse. Et mort. Couché de tout son long, entre la baignoire et le lavabo. Il s’est vomi dessus. Dans le frigo il y a un énorme gâteau, auquel il manque une grosse portion triangulaire et un bristol planté dessus : « au ministre Klearkos Rapsanis pour son travail inlassable. Ses admirateurs anonymes ». Le ministre de la réforme administrative, ex-brillant professeur d’université et gourmand comme un vieux chat a été empoisonné.
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C’est le premier d’une liste de victimes au parcours comparable : prof de fac puis responsable politique.
Le commissaire Charitos est chargé de l’enquête au retour de ses vacances en Epire, sa région natale. Vacances au cours desquelles sa femme Adriana s’est faite trois nouvelles amies, fringantes retraitées : Aryiro, Kalliopi et Tassia. On se reverra à Athènes, c’est promis. Ainsi soit-il… mais dans des circonstances fort dramatiques, que je ne vous révèle pas, bien entendu.
Le commissaire Charitos, héros du livre, est un personnage truculent
Je dois vous dire que j’avais laissé le commissaire Charitos en 2012, à l’époque de « Liquidations à la grecque ». Je le retrouve et c’est bon comme un loukoum à la pistache. Très drôle aussi, ce qui ne gâche rien. Charitos est vite fatigué, soumis à son épouse et à sa fille adorée, amoureux de son métier mais plus encore des plaisirs de la table. D’ailleurs, il ne mange pas. Il « se jette sur le repas » préparé par sa chère Adriana. Il est à ce titre fort sympathique. N’empêche qu’à travers ses enquêtes, Petros Markaris n’en finit pas de démonter la Grèce d’aujourd’hui, minée par la corruption et le clientélisme. Ca donne un polar très léger dans la forme et dans le fond bien sombre.
Bernard Poirette