Bluebird, Bluebird, d’Attica Locke, vient de paraître aux éditions Liana Levi. L’histoire est magnifique et complexe, d’une effrayante actualité, peuplée de personnages puissants et plus vrais que nature.
L’histoire de Bluebird Bluebird confronte néo-nazis trafiquants de drogue à un Texas Ranger noir
A l’est du Texas, il n’y a plus beaucoup de Noirs. Presque tous sont partis le plus loin possible de la folie raciste et meurtrière qui gangrène le secteur, désormais infecté par les néo-nazis trafiquants de drogue de la Fraternité Aryenne. Ils tiennent par exemple l’un des deux bistrots de Lark, 178 habitants au compteur. L’autre appartient à Geneva Sweet, une vieille Noire dont le mari a été abattu par des cambrioleurs jamais retrouvés.
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C’est dans ce bled inquiétant et paumé que sont retrouvés deux cadavres, à quelques jours d’intervalle. D’abord celui de Michael Wright, un avocat noir de 35 ans, né dans le coin mais parti étudier et vivre à Chicago. Pourquoi est-il revenu ? Qui lui a fendu le crâne et a fait disparaitre sa berline allemande ? Mystère. Autre mystère : sa mort a-t-elle un rapport avec celle de la blonde Missy Dale, serveuse au bar des suprématistes blancs ? Le shérif local étant fort peu dynamique, le Texas Ranger Darren Matthews vient prendre ses quartiers à Lark.
Attica Locke est originaire du Texas
Précision importante : il est Noir, il boit trop et sa hiérarchie veut le virer. N’empêche que c’est un bon et qu’il va faire surgir une incroyable vérité, sur les crimes d’aujourd’hui et sur ceux oubliés d’hier… Voilà toute l’histoire. Elle est magnifique et complexe, d’une effrayante actualité, peuplée de personnages puissants et plus vrais que nature. Pas étonnant. Attica Locke, qui a produit cette merveille est originaire du Texas. Mais ça ne suffit pas à écrire un polar du niveau de Bluebird, Bluebird, la chanson de John Lee Hooker qui passe régulièrement dans le troquet de Miss Geneva. Il faut du talent. Ce dont Attica Locke est amplement pourvue.
Bernard Poirette