Difficile de ne pas parler de soi quand on s’appelle Moix. Et d’être dans une certaine mesure, ou plutôt hors de toute mesure, obsédé par la résurrection de soi quand on porte sa croix dans son patronyme. Il l’appelle laconiquement « Naissance », ce sera l’unique concession à la sobriété. La suite est un orgasme littéraire ininterrompu, « foutraque », sans angles morts et assez génial qui n’a pas échappé aux jurés du Renaudot.
Son programme musical est plus classique qu’on l’aurait cru, mais il fait la part belle à l’inédit, au rare, au peu commun, à l’oublié et témoigne d’une curiosité sans tabou, d’un étrange ravissement.
Le goût véritable de Yann Moix pour la musique peut s’expliquer par cette phrase de Stravinsky, dite sur Radio Paris, en 1936 : « La musique est une orpheline dont personne ne saurait nommer ni le père ni la mère. Et c’est peut-être dans ce mystère de son origine que réside l’attrait de sa beauté… Après cela, il vaut mieux me taire et me mettre au piano. »
Voici ce programme :
1) Friedrich Gulda : The Mozart Tapes, Sonate en si bémol
2) « Infidélité » de Reynaldo Hahn (chanté par Louis Bory, hors commerce)
3) Francis Poulenc : Concerto pour deux pianos et orchestre en Ré mineur, Allegro ma non troppo (réduction pour deux pianos par l’auteur en 1933, interprété par Laurence et Daniel Benzakoun)
4) « Là-haut » de Maurice Yvain (Orchestre lyrique de l’ORTF, enregistrement du 9 juillet 1971, Marcel Cariven et Jacques Loreau, IN)
Madeleines :
1) Jean-Roger Caussimon : « Le jour viendra »
2) « Tenderly » joué par Albert Ayler au 76e régiment, le 14 septembre 1960 à Orléans
4) Opéra Nord Coréen