Written on skin

L'Opéra-Comique ouvre sa saison avec un chef d'oeuvre contemporain, "Written on skin" événement lyrique de l'année 2012 au festival d'Aix-en-Provence

L’opéra est né de la rencontre entre un auteur majeur du théâtre anglais, Martin Crimp, et le compositeur britannique George Benjamin, qui dirigera l’oeuvre lui-même pour trois représentations des 16, 18 et 19 novembre (en direct sur France Musique), dans le cadre du Festival d’automne à Paris.
L’histoire remonte au Moyen-Age: un riche propriétaire commande à un enlumineur un livre, gage de son prestige. Mais la réalisation du livre pousse l’enlumineur dans les bras de la sage épouse, qui conquiert une liberté nouvelle et bouleverse l’ordre domestique.
La partition conçue pour cinq chanteurs solistes (dont le flamboyant baryton britannique Christopher Purves et la star canadienne du chant contemporain Barbara Hannigan) est toute entière au service du texte, avec des nuances et alliages de timbres délicats ou des éruptions de violence. Outre les instruments classiques de l’orchestre symphonique (cordes, bois et vents), elle réclame un grand nombre de percussions et quelques instruments rares comme une viole de gambe et un harmonica de verre.
L’opéra mis en scène par l’Anglaise Katie Mitchell a reçu le prix de la meilleure création mondiale lors de la première édition des "Opera Awards" à Londres en avril 2013 et le Grand prix du syndicat de la critique à Paris.
Si l’Opéra-Comique est assuré de faire le plein avec ce chef-d’oeuvre contemporain, il prend des risques avec la deuxième oeuvre de sa saison, le très rare "Manfred" de Robert Schumann en décembre.
Cette oeuvre atypique, réputée impossible à représenter, plonge le public dans les tourments romantiques d’un poème de Lord Byron.
Le metteur en scène de théâtre Georges Lavaudant, dont le "Cyrano de Bergerac" triomphe en ce moment en tournée, relèvera le défi, aux côtés du chef Emmanuel Krivine.
Moins connue que celle de Faust, la figure de Manfred est aussi celle d’un homme tourmenté qui pratique les sciences occultes et invoque les esprits, pour qu’ils lui offrent la seule chose qu’il désire, l’oubli.
Viendront ensuite "Lakmé", de Léo Delibes, avec la soprano Sabine Devieilhe (janvier), "Pelléas et Mélisande", reprise d’une production de 2010, "Platée" créé pour le 250e anniversaire de la mort de Rameau par les Arts Florissants et William Christie, et "L’Histoire du Soldat" de Stravinsky récemment créée à Grenoble par Marc Minkowski.
En mai, le patron de la salle Favart Jérôme Deschamps, qui s’attache à exhumer les trésors oubliés de l’opéra-comique, propose "Ali Baba", du maître de l’opérette Charles Lecoq, avant de clore la saison en juin avec un conte musical contemporain, "Robert le cochon".
Source AFP