Pour être un grand pianiste, il ne suffit pas de jouer vite et fort mais de voir loin et large. Parmi eux, certains ont le don de révéler mystérieusement une oeuvre d’une manière très simple et à laquelle personne n’avait pensé avant eux.
On n’en finit pas d’essayer d’expliquer avec des mots qui pèsent ce qui échappe à l’attraction terrestre…
Avec Vassilis Varvaresos, nul doute qu’on décolle. Je l’ai rencontré pour la première fois à Senlis pour les Rencontres Cziffra. J’ai été subjugué par son « Ouverture » de Tannhäuser de Wagner-Liszt. Il était évident que nous étions en présence d’un grand talent. Puis je l’ai retrouvé aux Masters de Monte-Carlo où il a terminé finaliste. Au pur-sang arabe, on a préféré un solide cheval de trait… C’est la loi de la démocratie, « le pire des système… à l’exclusion de tous les autres ».
Et puis je l’ai revu à Malte où il a une nouvelle fois brillé de mille feux, grâce à l’invitation de Philippe de Malherbe. Une anecdote : au retour, l’avion était en retard. Sans façon, pour nous aider à passer le temps, dans l’aérogare, il a tapoté sur un piano destiné aux amateurs, comme on en trouve dans les gares. Il a commencé… piano piano justement, comme s’il était un bon amateur sans plus, sur un air jazz. Et puis, nous avons entendu le début de la Campanella de Paganini-Liszt…. Et là, de fusée en feu d’artifice, chacun a petit à petit levé le nez de son livre ou de son écran. Et tout le monde en était tout retourné. Chapeau l’artiste.
Voici son programme :
1. Ennio Morricone : Cinema Paradiso
2. Rimsky-Korsakov : Schéhérazade
3. Jethro Tull : « Thick as a Brick »
Classiques :
1. Mozart : Sérénade K. 361 « Gran Partita »
2. Schubert : Die Winterreise
3. Puccini : Tosca, Acte II
4. Thomas Adès : Asyla op. 17, III. « Ecstasio »