A l’occasion du bicentenaire de la naissance de César Franck, Fuga libera édite l’anthologie orchestrale la plus complète à ce jour consacrée au compositeur d’origine belge.
En 4 disques, le label (distribué par Outhere) démontre que le corpus symphonique de Franck ne se réduit pas à la (trop) célèbre Symphonie en ré mineur
César Franck est un musicien sur lequel ont longtemps plané les légendes. Un compositeur « annexé » par les uns – ses élèves – , vilipendé par les autres et ignoré du grand public, qui n’avait d’oreilles et d’yeux que pour l’Opéra de Paris. Franck n’a jamais vraiment trouvé sa place dans l’histoire de la musique. Il continue à pâtir de faux jugements ou de partis pris. On s’est mépris, parfois volontairement d’ailleurs, sur son caractère doux mais intérieurement complexe et tourmenté, sur sa foi apparemment naïve mais en réalité noblement évangélique. Certains ont voulu en faire un marguiller confit en oraisons, allant jusqu’à lui donner amicalement le surnom de « Pater Seraphicus ». Son physique n’arrange rien à l’affaire : visage austère et noble, ceinturé d’épais favoris, César Franck semble n’avoir jamais été jeune. Il a l’aspect d’un clerc de notaire ou d’un petit fonctionnaire de province, vêtu simplement, le plus souvent de noir et flanqué d’un parapluie sous le bras. Rien d’un aigle altier ; rien du grand musicien qu’il est. C’est bien mal le connaître cet homme secret, tourmenté, sensuel même, ainsi que le révèle sa musique à qui se donne la peine de l’entendre.
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Le coffret « César Franck, l’œuvre orchestrale et concertante » publié par Fuga Libera rassemble l’intégrale de la musique symphonique du compositeur, présentée par ordre chronologique. Il comprend des rééditions d’enregistrements antérieurs de l’Orchestre philharmonique royal de Liège, ainsi que plusieurs nouveaux enregistrements : Psyché, poème-symphonie pour chœur et orchestre ; le Morceau symphonique « Rédemption » (dans deux versions différentes, dont une inédite au disque) ; une série d’œuvres rares ou inédites pour piano et orchestre ; et enfin, l’orchestration par Gabriel Pierné du Prélude, Choral et Fugue pour piano. Un témoignage incontournable de la « signature Franck » de l’OPRL au fil des décennies, qui réunit pas moins de cinq chefs d’orchestre (Gergely Madaras, François-Xavier Roth, Pierre Bleuse, Christian Arming, Hervé Niquet), deux pianistes (Florian Noack et Cédric Tiberghien) et un chœur (le Chœur de Radio France).
César Franck : Complete Orchestral Works. Interprètes divers, Orchestre philharmonique royal de Liège (4 CD Fuga libera)
Jérémie Bigorie
Décernés chaque semaine, les Trophées Radio Classique priment un nouvel album, mis à l’honneur notamment dans l’émission « Tous Classiques » de Christian Morin.
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