Décernés chaque semaine, les Trophées Radio Classique priment un nouvel album, mis à l’honneur notamment dans l’émission « Tous Classiques » de Christian Morin.
Cette semaine : l’édition Vivaldi du label Naïve s’enrichit de deux jalons de choix avec ces airs sacrés et profanes chantés par la contralto Delphine Galou.
L’Edition Vivaldi du label Naïve est un ambitieux projet entrepris au début de ce siècle avec pour objectif d’enregistrer quelque 450 ouvrages de Vivaldi, inconnus pour la plupart d’entre eux, découverts dans les archives de la Bibliothèque nationale universitaire de Turin.
Le « prêtre roux » s’impose comme un maître des émotions humaines à travers ces deux récitals qui constituent les volumes 59 et 60. De l’église à l’opéra, de la tragédie à la joie, la sensibilité immédiate du Vénitien, son sens de la couleur instrumentale et de la virtuosité vocale, s’y expriment à plein ; seules quelques notes suffisent à identifier sa griffe.
La contralto Delphine Galou (récemment lauréate d’un Gramophone Award) et Ottavio Dantone ont élaboré deux récitals complémentaires de musique sacrée et d’opéra qui établissent les connections émotionnelles entre les deux répertoires.
« On peut attribuer avec certitude à Antonio Vivaldi une trentaine de cantates, composées pendant la période comprise entre 1718 environ et 1735, précise Cesare Fertonani. Parmi elles, deux cantates pour alto solo et un accompagnement instrumental comprenant deux violons, alto et basse continue, remontant peut-être à la première moitié des années 1730, se détachent indéniablement par leur qualité exceptionnelle : Amor, hai vinto RV 683 et Cessate, omai cessate RV 684 ». Ces deux chefs-d’œuvre trouvent ici une interprétation à la hauteur grâce à l’art de Delphine Galou, dont le timbre sensuel et capiteux renforce l’ambiguïté caractéristique de l’époque baroque entre profane et sacré.
