Lancée en décembre 2020, le compte Instagram Paye ton Opéra poursuit le travail de libération de la parole des victimes de harcèlement dans le milieu lyrique.
Paye ton Opéra : « l’immense majorité des témoignages restent enfouis par peur d’être reconnus »
« Je suis régisseuse de scène. Avant chacune de ses entrées sur scène, un chanteur veut m’embrasser là où il veut (…) Je suis forcée d’accepter ses « bisous », ses mains baladeuses (…) J’ai subi ça pendant six semaines, à raison de plusieurs entrées par jour. » Ce genre de témoignages, on en retrouve des dizaines sur la page Instagram de Paye ton Opéra, qui, à l’image de Paye ta note ou Paye ta blouse, offre un espace de parole pour dénoncer les agressions d’un milieu professionnel, ici le monde de la musique lyrique.
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Le lancement de Paye ton Opéra est, selon les initiateurs du mouvement, « lié à l’accumulation de témoignages de harcèlements moraux et sexuels ainsi que d’agressions dans nos entourages respectifs ». Le collectif reconnaît l’influence de « la vague #metoo, qui a permis de libérer la parole dans de nombreux milieux, mais nous avons amèrement constaté que ce n’était absolument pas le cas dans le milieu de l’opéra ». Derrière Paye ton Opéra, on retrouve « un collectif de chanteuses, chanteurs et personnes du milieu de l’opéra qui vivent ou ont vécu ces abus et oppressions » et disent vouloir faire de leur mieux « pour tenter d’améliorer le fonctionnement » de leur milieu professionnel.
« La soprano Chloé Briot a été la première à prendre publiquement la parole sur ces questions, de façon très courageuse »
Le collectif reçoit chaque jour des témoignages : « à la fois énormément et trop peu » mais reste persuadé que « l’immense majorité des témoignages restent enfouis par peur d’être reconnus et à cause de possibles conséquences très graves dans un milieu où tout se sait ».
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Paye ton Opéra joue un rôle de catalyseur de ces témoignages anonymes dans un milieu lyrique « très conservateur ». Une telle démarche, couplée à des témoignages publics d’artistes comme Chloé Briot et l’adoption d’un protocole de prévention et de signalement tend à délier la parole sur ces actes d’agression.
Rémi Monti
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