L’histoire est celle de Steven Avery, qui après avoir passé 18 ans derrière les barreaux pour agression sexuelle et ayant toujours clamé son innocence, se trouve innocenté par des tests ADN en 2003. Alors qu’il est libre depuis deux ans et qu’il est engagé dans une bataille judiciaire contre la police de son comté pour obtenir réparation et inculper les policiers responsables de sa détention, Steven Avery se retrouve de nouveau inquiété par la justice. Accusé du meurtre d’une jeune photographe, il écope d’une peine de prison à vie. Mais une fois encore Steven Avery clame son innocence. Sa culpabilité reste fortement douteuse, et la possibilité d’une nouvelle erreur judiciaire – voire d’un acharnement policier – plane toujours.
Making a Murderer relève d’un formidable travail d’enquête. De nombreux documents d’archives et entretiens avec les personnes impliquées sont présentés, sans aucune voix off ni commentaire des réalisatrices, laissant le spectateur se faire sa propre opinion sur une affaire dont on ne connait pas le fin mot. Elles se servent de procédés traditionnellement utilisés dans les thrillers pour raconter un cas judiciaire qui n’a rien de fictif et dont le récit sonne souvent comme une critique cinglante adressée à la justice américaine. En témoigne la pétition en ligne réclamant la libération de Steven Avery et adressée à Barack Obama, qui a recueilli plus de 486 000 soutiens.
Making a murderer, de Laura Ricciardi et Moira Demos