Serait-il le successeur de John Adams? Trop tôt pour le dire. Mais ce jeune " compositeur DJ " est en train de gagner une place significative au sein de la vie musicale américaine à la suite de son mentor. Son pedigree est impressionnant : élève de la Juilliard School de New York, il a travaillé avec David Del Tredici et John Corigliano. Compositeur en résidence du Chicago Symphony, il l’est aujourd’hui du Kennedy Center de Washington. Ce nouveau CD est l’occasion de découvrir ses trois plus grandes oeuvres pour orchestre et électronique, dont The B Sides, commande du San Francisco Symphony créé en 2009. Bates voit dans le monde numérique " une importante expansion de l’univers sonore de l’orchestre ". Chantre de l’éclectisme décomplexé, il intègre ainsi à une palette orchestre chatoyante toutes sortes de sons extérieurs (clics, échantillons, boîtes à rythme, collages de voix et d’ambiances…) et d’influences populaires (le jazz symphonique des années 1950, le rock des années 1970, la techno des années 1990). On ne sait pas quel peut être le résultat sonore dans une salle de concert mais le disque mixte tout cela avec une maestria confondante. Dans chacune des pièces, la pâte adamsienne est bien présente par la précision de l’orchestration, la clarté de l’harmonie, l’hédonisme des timbres, le melting-pot réussi d’éléments a priori si dissemblables. Mason Bates ? Un postmoderne qui sait où il va et dont la musique fait preuve d’un optimisme très rare sur le vieux continent. Preuve de sa place montante dans la vie musicale américaine, Bates a reçu de l’Opéra de Santa Fé une commande d’une nouvelle oeuvre sur la vie de Steve Jobs. Mieux qu’une découverte: un compositeur à suivre, indéniablement.
LE NOUVEL AS AMÉRICAIN DE L’ORCHESTRE
Radio Classique
Compositeur DJ en pleine ascension, Mason Bates, le postmoderne, pourrait bien être le successeur de John Adams. Il sait faire sonner sa musique avec un rare talent.