C’est drôle, moi la mort de Belmondo dans Le Professionnel ne m’a rien fait du tout. Ou peut-être un peu (on n’est pas des sauvages quand même), mais je ne m’en souviens pas. En revanche, la mort de la maman de Bambi, je ne vous raconte pas. Une fontaine de pleurs. Ensuite ça a été les mélos flamboyants de Douglas Sirk. Mais Bébel, non. D’abord il ne peut pas mourir, il est immortel Bébel. Qu’est-ce qu’ils lui ont appris ses parents à Jérémie Renier ? Ah là là, le drame des enfants laissés livrés à eux-mêmes devant le poste de télé, dans un immeuble probablement glauque. Tiens, on dirait un film des frères Dardenne. Ils arrivent bien à nous tirer la larme ces deux-là. Et avec des vrais gens de la vraie vie, en plus, de ceux dont on se dit en les croisant dans la rue « Si c’est pas malheureux ». Pas des agents secrets athlétiques, bronzés, les dents blanches et les bras pleins de nanas comme s’il en pleuvait. Enfin, à chacun ses souvenirs d’enfance. Le problème avec la musique du Professionnel, c’est qu’on entend Royal Canin, maintenant. C’est malin. Comme Lustucru avec l’air de la Reine de la Nuit. Donc pour être ému, il faut l’écouter au troisième degré ou être sacrément affamé.
Voici son programme :
* Andrea Chénier, « La Mamma Morta » de Giordano (par Callas)
* Trio pour piano et cordes n°2 D. 929 de Schubert (musique de Barry Lyndon)
* « Gentle Threat » de Chilly Gonzales
* « The Heart Asks Pleasure First » de Michael Nyman
En Madeleines :
* « La Ritournelle » de Sebastien Tellier
* La musique d’Ennio Morricone dans Le Professionnel