On revoit cette image d’un jeune homme marchant sur les toits de Paris derrière un titre en forme de slogan : Paris nous appartient. Premier long métrage du réalisateur, sorti en 1961, véritable manifeste de la Nouvelle Vague par celui qui en fut, aux côtés de Godard, Truffaut et Chabrol un des plus éminents représentants, Paris nous appartient annonce déjà ce qui fera le style de Jacques Rivette. Une vision libre et désordonnée du cinéma, marquée par une résistance à la narration traditionnelle et un refus d’ordonner un réel qui ne l’est pas. Rivette plaidait pour un cinéma d’improvisation reposant sur une mise en scène souple, quasiment invisible, et porté par des acteurs auxquels il ne donnait qu’un bref synopsis en guise de dialogues, laissant ensuite sa caméra se balader entre eux pour découvrir, en même temps que le spectateur, l’histoire en train de se faire. Parmi les trente films qu’il réalisa, ses plus connus sont sans doute Suzanne Simonin, récit de la vie d’une religieuse (Anna Karina) qui découvre les plaisirs de la chair (film qui fut censuré à sa sortie en 1966 avant d’être autorisé aux plus de 18 ans uniquement), L’amour fou (1969)et, plus récemment, La Belle Noiseuse (1991) qui conte la tension qui naît entre un artiste (Michel Piccoli) et son modèle (Emmanuelle Béart) et pour lequel Rivette obtint le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes.
Jacques Rivette est mort aujourd’hui
Radio Classique
Le réalisateur français, figure de proue de la Nouvelle Vague, est mort à l’âge de 87 ans.