HOROWITZ INÉDIT

C'est la première publication d'un concert donné à Chicago par le pianiste de légende dans son répertoire de prédilection.

Le 26 octobre 1986, à Chicago, Horowitz, donnait, à quatre-vingt-trois ans, l’un de ses derniers récitals. Il est pour la première fois disponible au disque grâce à l’autorisation de Byron Janis, légataire moral du pianiste disparu en 1989. Ce double CD complète ainsi les imposants coffrets parus notamment chez Sony (" Live at Carnegie Hall " et " The Unreleased Live Recordings ") sans pourtant enrichir le répertoire d’Horowitz. Se retrouvent en effet les " incontournables " qui ont rythmé des décennies de récitals : Rêverie de Schumann, deux sonates (K. 380 et K. 135) de Scarlatti, Sonnet de Pétrarque de Liszt, Scherzo n° 1 de Chopin et Étincelles de Moszkowski… Rien de nouveau et, pourtant, des " étincelles " et des moments miraculeux. Ainsi, le Sonnet de Pétrarque donne l’impression de se déployer avec une puissance sans limite. La projection si particulière du son d’Horowitz laisse bouche bée. La sensation d’un élan vital est tout aussi manifeste dans les Mazurkas op. 63 n° 2 et op. 7 n° 3, devenues de véritables petites épopées, fantasques, plus proches de Schumann que de Chopin. Nous découvrons aussi l’immense Scherzo en si mineur, sorte de vague à la Hokusai dont les dentelles d’écume écrasent le public.
Les Scarlatti sont un peu en deçà (faisons la fine bouche en réécoutant les multiples versions disponibles chez Sony). L’Adagio K 540, le Rondo K. 485 et la Sonate K. 330 de Mozart se montrent d’une inventivité inouïe. Horowitz s’amuse, divertit – ce que doit être cette musique au meilleur sens du terme – et nous régale. Enfin, Scriabine avec les Études " habituelles " (op. 2 n° 1, n° 8 op. 12) qui sont parmi les plus belles dont nous disposions.En prime, deux interviews passionnantes de quarante minutes! À thésauriser.