Disparu en 1982, Glenn Gould aurait eu 85 ans lundi 25 septembre

L’occasion de revenir sur la carrière d’un pianiste mythique

Fin 1974, les téléspectateurs français découvraient, médusés, grâce à quatre films tournés à Toronto par Bruno Monsaingeon, cet incroyable artiste qui présentait sa fameuse chaise comme un membre de sa famille et Orlando Gibbons (virginaliste élisabéthain qu’il jouait au piano) en tant que compositeur « favori ». Mais derrière ce côté volontiers iconoclaste, on réalisait surtout son lien privilégié avec Jean-Sébastien Bach, ainsi que l’éclectisme de son répertoire, allant jusqu’à la Nouvelle Ecole de Vienne en passant par les Sonatines de Sibelius ou des Préludes de Scriabine sans omettre ses propres transcriptions.
Privilégiant la communication par l’enregistrement, le pianiste canadien a fait du disque un art.

Si ses premières interprétations au disque (telles les Variations Goldberg de 1955, tout juste rééditées par Sony dans un son transfiguré) et ses tournées de concert font sensation, Glenn Gould se retire de la scène à 30 ans et décide de n’entretenir de relations avec le mélomane que par l’intermédiaire de la radio et de l’enregistrement discographique, qu’il prépare avec un soin maniaque. Doté d’une vaste connaissance de la musique, d’un sens de la communication et de la formule, il acquerra la renommée sans plus jamais se produire en public.
Tout sauf consensuelle, sa manière de jouer écarte le beau son romantique au profit d’une radiographie de la partition (très économe de la pédale). En juin 1982, il se tourne vers la direction d’orchestre en enregistrant le Siegfried-Idyll de Richard Wagner avant que ne paraisse, trois mois plus tard, son ultime gravure des Variations Goldberg. Il meurt, âgé de 50 ans, le 4 octobre de la même année.