Disparition de Michael Gielen à 91 ans

Le chef autrichien nous a quitté le 8 mars dernier

Michael Gielen était réputé pour l’étendue de son répertoire, qui allait de Bach à la musique la plus contemporaine. Dans ses programmes, il accordait une place particulière à la Seconde école de Vienne et aux cycles symphoniques de Beethoven (défendant avec conviction les indications métronomiques originales) et de Mahler qu’il enregistra pour le label Hänssler à la tête de l’Orchestre de Baden-Baden et Fribourg. Mais il restera avant tout dans l’histoire de la musique comme le compagnon de route des compositeurs de sa génération, notamment György Ligeti et Bernd Alois Zimmermann : du premier, il créé le « Requiem » ; du second, l’opéra    « Les Soldats » et le « Requiem pour un jeune poète ».

Né en 1927 à Dresde, Michael Gielen émigre avec sa famille en Argentine en 1940. Son oncle n’est autre que le pianiste Eduard Steuermann, élève de Busoni et de Schoenberg. Schoenberg, dont Gielen interprète à vingt-deux ans toute l’œuvre pour piano. Il parfait sa formation à Buenos Aires avant de regagner l’Europe au début des années 50 où l’attend le poste de répétiteur au Staatsoper de Vienne. Il y apprend le grand répertoire. Après une période de chef invité, il est nommé directeur musical de l’Orchestre symphonique de Cincinnati puis de l’Opéra de Francfort. De 1987 à 1995, il enseigne la direction d’orchestre au Mozarteum de Salzbourg. Son partenariat accompli (auquel son legs discographique, essentiel, se fait l’écho) avec l’Orchestre de la radio SWR de Baden-Baden et Fribourg, entamé au milieu des années 80, ne prend fin qu’en 2014, date à laquelle le chef met un terme à sa carrière pour des raisons de santé.