Jouer sans chef, c’est une utopie. Dans la réalité, il faut bien que quelqu’un prenne les décisions, impulse le mouvement, sans quoi c’est le chaos. Mais cela peut être vécu de manière collégiale. Tant de musiciens d’orchestre subissent (pas toujours pour de bonnes raisons) l’autorité d’un chef ou souffrent d’être dans la fosse. Les quatuors à cordes fonctionnent de façon plus démocratique, mais cela n’empêche pas les tensions, les rancoeurs, les séparations.
Tout cela pour dire que les dix ans de l’Ensemble Dissonances sous la houlette non tyrannique de David Grimal représentent un véritable succès musical et humain. Mais cela est possible aussi avec un chef intelligent et respecté de ses musiciens. Ainsi Paavo Järvi et l’Orchestre de Paris ou Tugan Sokhiev avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Il n’y a pas de règle. Tout est histoire de chimie et de volonté commune d’aller de l’avant. Longue vie aux si consonantes Dissonances.
Voici son programme :
– Schubert : Trio Op.99, mvt lent (par Cortot, Thibaut, Casals)
– Brahms : Trio n°1, 1er mvt (par Suk, Starker, Katchen)
– Thelonius Monk : « Round about midnight »
– Gesualdo motets
Madeleines :
– Alexandra Grimal : « Heliopolis », extrait
– Brice Pauset : « Der Geograph », extrait
– Johnny McLaughlin, Al di Meola, Paco di Lucia : « Mediterranean sundance »