CONVERSATIONS AVEC FURTWÄNGLER

La Société Wilhelm Furtwängler présente l’intégralité du concert donné par le Philharmonique de Berlin, le 4 mai 1954, à l’Opéra de Paris. Un concert enrichi par plus de 40 minutes d’entretiens radiophoniques réalisés en 1953 par Fred Goldbeck. Entretiens sur des entretiens sur la musique à partir de la traduction de l’ouvrage éponyme de Furtwängler, édité en 1953 chez Albin Michel. Passionnantes discussions consacrées à la musique française, à l’interprétation (notamment de Beethoven) et, enfin, à l’atonalité (que le chef rejetait).
La qualité des bandes du concert (avec les annonces) est proprement sidérante, le traitement mono Hybrid DSD restituant sans déformation les couleurs de la formation et de manière plus satisfaisante que la plupart des éditions antérieures (Myto, Urania, Idis…). Après une Ouverture d’Euryanthe acérée (il est vrai que l’acoustique sèche de l’Opéra Garnier amplifie cette sensation), les Variations Haydn de Brahms surprennent. Furtwängler isole clairement chaque variation, choisissant des tempi mesurés. La gravité de la conception — quelles basses ! –, l’élégance qui ne se répand jamais, le caractère apollinien puis, subitement, le mystère et les abîmes d’une sonorité qui semble jaillir du sol laissent sans voix. Impression similaire avec la Symphonie " Inachevée ", plus mystérieuse que vécue dans l’urgence. L’angoisse, le resserrement des tensions, le vibrato des cordes ne cessent de croître jusqu’à la délivrance électrisante des climats. Quelques décalages et " couacs " n’altèrent pas un chant d’une infinie nostalgie. Le même " sang " coule dans la Cinquième de Beethoven dont ce doit être, sauf erreur, la dixième et ultime version recensée.
Attention, ce disque n’est disponible qu’à la Société Wilhelm-Furtwängler : www. S. F. furtwangler.net.