Début octobre sur la scène du Bolchoï, Yevgeny Kulesh avait perdu la vie après avoir été heurté violemment à la tête par un lourd élément de décor lors d’une représentation. La commission d’enquête dépêchée par le Parquet de Moscou a livré ses conclusions la semaine dernière. Elle a estimé que le théâtre n’a aucune responsabilité dans ce dramatique accident et affirme que le danseur russe de 37 ans aurait été ivre pendant ce spectacle.
Le danseur aurait fait preuve d’inattention et de lenteur
L’accident fatal était survenu le 9 octobre dernier au cours d’une représentation de Sadko, l’opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov que donnait le Bolchoï. Lors d’un changement de décor entre 2 actes, une rampe en bois de plus de 2 tonnes, descendue des cintres avait heurté violemment la tête du danseur Yevgeny Kulesh qui décéda avant l’arrivée des secours. À l’époque, ses collègues avaient mis en cause le manque de mesures de sécurité du théâtre, arguant du fait que le danseur expérimenté connaissait parfaitement les règles des déplacements sur scène.
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Mais selon le site tchèque Opera +, la commission d’enquête a rendu ses conclusions la semaine dernière et a estimé que l’élément du décor en question a été déplacé tout à fait normalement. C’est par inattention et parce qu’il n’a pas entendu les avertissement d’autres artistes présents que Yevgeny Kulesh a été heurté fatalement. La commission d’enquête ajoute surtout que si le danseur a commis toutes ces erreurs d’attention c’est en raison d’une « intoxication alcoolique ».
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Le Bolchoï n’aurait pas réglé tous les frais des funérailles malgré sa promesse
Une version contestée par les avocats de la famille du danseur. Maître Andrei Aljoškin s’étonne que personne ne se soit rendu compte d’un potentiel état d’ébriété du danseur et fait valoir le fait que, ce soir-là, le superviseur technique n’était pas à son poste ou était occupé à autre chose. L’avocat dénonce également le comportement de la direction du Bolchoï après le décès du danseur. Alors que l’institution avait promis de payer les frais des funérailles, il a fallu que les avocats interviennent afin que la mère de Yevgeny Kulesh soit intégralement remboursée (seuls les coûts du cercueil et du corbillard avaient été initialement réglés). L’avocat s’étonne du fait que les journalistes n’ont pas eu le droit d’assister aux obsèques du défunt ni à l’hommage qui lui a été rendu au sein du théâtre du Bolchoï le 13 octobre et que sa mère aurait été menacée par téléphone par des inconnus qui lui auraient demandé de renoncer à enquêter sur les circonstances de la mort de son fils.
Philippe Gault