Le géopolitologue Dominique Moïsi, était l’invité ce lundi 23 mai de la matinale de Radio Classique. Au micro de Renaud Blanc, il a salué la nomination de Catherine Colonna au ministère des Affaires étrangères, tout en soulignant qu’elle sera l’exécutante de la stratégie d’Emmanuel Macron.
La Suède et la Finlande veulent entrer dans l’Otan
« C’est révolutionnaire » : c’est ainsi que Dominique Moïsi a qualifié la demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. « Dans le cas de la Suède, la neutralité faisait partie de son ADN, c’est sacré pour elle depuis deux siècles ». Il pointe aussi le soutien massif des populations suédoises et finlandaises à cette possible entrée dans l’alliance Atlantique. Il note que le président russe Vladimir Poutine a ainsi contribué à consolider et élargir l’Otan, mais s’il est isolé, « il commence à avancer sérieusement et à progresser en Ukraine ». Parallèlement, la Turquie s’est opposée à cette demande d’adhésion, et la position du président Erdogan « est calquée sur celle de Poutine », explique le géopolitologue, la résumant ainsi : « j’ai une valeur de nuisance et je la mets en avant. On ne peut pas faire sans moi ». Une valeur de nuisance toute relative, puisqu’il estime qu’Ankara « n’a pas les moyens de s’opposer frontalement sur le long terme », insistant sur la situation économique catastrophique du pays.
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Catherine Colonna « est une femme de grande qualité, une grande professionnelle et une femme respectée »
Parmi les sujets d’actualité abordés par Dominique Moïsi, celui de la nomination de la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. « C’est une femme de grande qualité, une grande professionnelle et une femme respectée », salue le géopolitologue, nuançant son autonomie : « elle sera l’exécutante de la volonté, sinon de la pensée stratégique du président ». La presse parle de Catherine Colonna comme d’une « incontournable de la diplomatie », nommée, selon Dominique Moïsi pour calmer la grogne des diplomates, qui ont protesté par une grève rarissime contre la fin du corps diplomatique. Selon lui « elle est là pour consoler les diplomates tout autant que pour parler avec Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères ».
Béatrice Mouedine
