Pierre Giacometti, cofondateur du cabinet de Conseil en communication NoCom était l’invité de Renaud Blanc sur Radio Classique, ce mardi 24 mai. Il estime que le taux de participation aux législatives sera très bas, bien en-dessous du taux de 48.5% de 2017.
Renaissance pourrait ne pas avoir la majorité absolue, selon Pierre Giacometti
Alors qu’on parle dans la presse d’un début de mandat sans élan pour Emmanuel Macron, Pierre Giacometti y voit « peut-être une volonté du président », une stratégie pour éviter de donner trop de prise aux opposants. Il estime aussi que « les Français vont une nouvelle fois faire la preuve que les élections législatives sont très secondaires pour eux par rapport à l’élection présidentielle ». Il s’appuie sur les dernières enquêtes d’opinion qui donnent 30 points de baisse de participation entre l’élection-reine et les législatives : « on va probablement tourner autour de 40 à 45% de participation ». Il pointe même des projections passées un peu inaperçues compte tenu de l’actualité politique : « selon l’institut Ipsos, le poids bas de la fourchette attribué à la nouvelle majorité est aujourd’hui de 290 sièges, soit un siège au-dessus du seuil fatidique de la majorité absolue. Cela veut dire que la probabilité de ne pas avoir une majorité absolue pour [Renaissance] est une hypothèse envisageable, même si elle est aujourd’hui le scénario le moins probable ».
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Le ministre des Solidarités Damien Abad se dit innocent et refuse de démissionner du gouvernement
Cela pourrait s’expliquer également par le score considérable d’intentions de vote en faveur de la nouvelle coalition de gauche, la Nupes : « près de 45% d’intentions de vote chez les moins de 30 ans, avec des scores aussi très impressionnants chez les salariés », souligne le consultant. Pierre Giacometti se dit aussi frappé par l’indifférence des Français face à la nomination de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne et du nouveau gouvernement. 4 Français sur 10 disent ne pas s’y intéresser, selon une enquête d’opinion publiée dans Le Monde. Il faut dire que l’Affaire Damien Abad concentre aujourd’hui tous les commentaires politiques. Le nouveau ministre des Solidarités, accusé de viol, refuse de démissionner, clamant son « innocence ». « Ce que je trouve le plus intéressant dans cette affaire, c’est probablement le rapport d’autorité entre la volonté du président de la République de faire face à une pression médiatique liée aux origines de l’affaire (révélée par Médiapart NDR) et [la volonté] de la nouvelle Première ministre d’être sur ce combat-là en première ligne », explique Pierre Giacometti, évoquant « un rapport de force caché » entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
Béatrice Mouedine
